Une large majorité, 70%, des soldats américains sont en faveur ou indifférents à la levée du tabou homosexuel dans l'armée, comme le souhaite Barack Obama, indique un sondage conduit auprès des troupes par le Pentagone et dont le Washington Post se fait l'écho jeudi.

«Plus de 70% des soldats ayant répondu pendant l'été au sondage, qu'ils soient d'active ou de réserve, ont jugé que l'abrogation de la loi «Don't ask, don't tell» («ne rien demander, ne rien dire») aurait un effet positif, mitigé ou aucune conséquence», indique le quotidien, qui cite deux personnes ayant pris connaissance du sondage.

Cette enquête a été conduite auprès de 400 000 soldats et 150 000 conjoints de militaires. Ses conclusions doivent être remises au président Obama le 1er décembre.

«Le sondage pousse ses auteurs à conclure que les troupes n'auront plus d'objections à voir des soldats homosexuels servir ouvertement sous les drapeaux» une fois que la loi aura été abrogée, indique encore le Washington Post.

La loi «Don't ask, don't tell», adoptée en 1993, oblige les militaires gais et lesbiennes à taire leur homosexualité sous peine d'exclusion.

Le président Obama espère une abrogation de la loi au cours de la session du Congrès sortant qui se réunit à partir du 15 novembre, avant l'arrivée des nouveaux élus issus des élections du 2 novembre qui ont vu la Chambre basculer du côté républicain et le Sénat rester démocrate à une courte majorité.

M. Obama compte sur les résultats de l'étude dont le Washington Post a publié l'un des principaux enseignements jeudi. Car certains élus, surtout républicains, s'étaient prononcés contre toute action législative avant sa publication.

Le Sénat avait refusé fin septembre d'ouvrir les débats sur cette mesure insérée dans un vaste projet de loi de finances pour le Pentagone.

Mais lundi, les pourparlers entre républicains et démocrates ont repris au Sénat sur le sujet.