Le nombre de suicides parmi les anciens combattants américains, notamment des hommes jeunes ayant servi en Irak et Afghanistan, est en hausse, a déploré jeudi le ministre des Anciens combattants, Eric Shinseki, tout en reconnaissant ne pas pouvoir les chiffrer.

«Je sais que les suicides sont à la hausse mais comment les quantifier, sur une si grande population? Je ne peux pas le faire», a déclaré M. Shinseki dans une interview à la radio publique NPR à l'occasion du 11 novembre.

Il a précisé qu'il y avait 23 millions de vétérans aux États-Unis, dont 8 millions suivis par les services des anciens combattants (santé, pensions...).

Plusieurs enquêtes montrent une hausse du taux de suicide chez les jeunes qui ont quitté l'armée. «Cela relève du stress, du traumatisme qui accompagne ce qui se passe sur le terrain, avec une armée réduite qui doit toujours faire davantage» et où les soldats «s'engagent tour après tour», a-t-il dit.

Dans l'armée elle-même, les suicides ont atteint le record de 309 en 2009 contre 267 en 2008, selon les chiffres du Pentagone. Le nombre de suicides entre 2005 et 2009 dans l'armée, soit 1100, a dépassé celui des soldats américains morts au combat en Afghanistan depuis 2001 (1000).

Le Pentagone et le ministère des Anciens combattants ne tiennent pas de statistiques des décès de ceux qui ont quitté l'armée. Sur les 30 000 suicides annuels aux États-Unis, 20% sont toutefois attribués aux anciens combattants, soit 6000 par an, selon des statistiques gouvernementales.

M. Shinseki, général d'armée de Terre à la retraite, a par ailleurs déploré un engorgement des demandes de traitement des dossiers d'anciens combattants, qui atteignent 700 000, soit une augmentation de quelque 40% sur un an: il y en avait entre 400 000 et 500 000 en 2009 à la même époque.

En un an, un million de nouvelles demandes de traitements, dont beaucoup de victimes de PTSD (syndrome de stress post-traumatique), ont été soumises. «On fait ce qu'il faut, mais pas assez vite», a reconnu Eric Shinseki.