La vaste majorité des militaires américains ne sont pas opposés à ce que les homosexuels servent ouvertement dans l'armée.

C'est ce qu'a révélé, mardi, une nouvelle étude du Pentagone, qui se penchait sur le bien-fondé de maintenir la politique Don't ask, don't tell (DADT - Ne rien demander, ne rien dire).

Parallèlement, le secrétaire à la Défense Robert Gates a demandé aux membres du Congrès de voter «au plus vite» une loi mettant fin à DADT.

«L'une des choses les plus importantes pour moi est l'intégrité personnelle. Une politique ou une loi qui, dans les faits, demande aux gens de mentir est problématique.»

L'étude, dont la publication était très attendue, note que 70% des miliaires sont d'avis que la fin de cette loi aurait un effet «positif, mitigé ou nul» sur leur quotidien dans l'armée.

«Les risques encourus par l'élimination de la politique DADT quant à l'efficacité de l'armée sont faibles, y lit-on. Bien que des dérangements isolés puissent survenir, nous sommes d'avis que tout désordre dans la cohésion des unités sera de courte durée, et ne sera pas répandu.»

L'avocat du département de la Défense et coauteur de l'étude, Jeh Johnson, a dit en point de presse que les militaires s'adapteraient bien aux changements.

«La réalité, c'est que des gais et des lesbiennes servent déjà dans l'armée, et que la plupart des militaires en sont conscients. De plus, lors de notre étude, nous avons réalisé que, au-delà des objections morales ou religieuses, la plupart des inquiétudes au sujet des homosexuels étaient fondées sur des perceptions erronées ou des stéréotypes.»

Cette étude a été menée par une équipe de 66 militaires, durant neuf mois. Ainsi, 69% des militaires interrogés ont dit avoir déjà travaillé avec des homosexuels, et 92% d'entre eux ont dit que le tout s'était déroulé sans difficulté.

Mardi, le président du groupe Human Rights Campaing, Joe Solomnese, a salué l'effort du Pentagone. «Cet enjeu a été étudié de fond en comble depuis 50 ans, notamment par l'armée elle-même. Les résultats de plus de 22 études sont unanimes: les homosexuels pourraient servir ouvertement sans nuire à l'efficacité de l'armée. La poignée de sénateurs qui bloquent l'annulation de la loi n'ont plus de feuille de vigne derrière laquelle se cacher. Le temps est venu d'invalider cette loi.»

Les dirigeants de l'armée doivent présenter et défendre leur rapport, jeudi, devant le Comité sénatorial sur les forces armées. Les élus républicains, dont plusieurs s'opposent à l'abolition de la loi, ont promis de remettre en question la méthodologie de l'étude.