Les représentants du mouvement Tea Party en Arizona ne comptent pas changer la teneur de leur discours, qui fait souvent allusion au fait que les citoyens doivent être armés et prêts à maintenir les élus sur leurs gardes.

À la suite de l'attentat qui a fait 6 morts et 14 blessés samedi, le débat sur la place des armes à feu et sur les propos à double sens concernant le «ciblage» des élus fait rage en Arizona et ailleurs aux États-Unis.

Trent Humphries, membre du Tea Party de Tucson, a dit condamner toute forme de violence. «Nous avons eu des dizaines de rassemblements et il n'y a jamais eu de violence. On ne peut pas faire un lien entre nos idées politiques et les gestes d'une personne fêlée.»

En entrevue avec des médias locaux, Patrick Beck, président d'un groupe Tea Party du nord de l'Arizona, a quant à lui dit qu'il faut tenir compte de la présence de personnes potentiellement dérangées aux rassemblements politiques.

«Quand je regarde nos foules, 99% des gens sont des Américains ordinaires, comme moi. Parfois, il y a des gens qui sont un peu trop excités. Il faut alors diminuer la rhétorique, baisser la tension.»

«Visez la cible»

Le mélange armes et politique n'est pas nouveau, en Arizona. L'an dernier, l'opposant de Gabrielle Giffords, le républicain Jesse Kelly, a invité ses partisans à se rendre à un rassemblement armés de leur fusil d'assaut M16.

L'invitation se lisait comme suit: «Visez la cible de la victoire en novembre. Aidez à déloger Gabrielle Giffords du pouvoir. Tirez avec un fusil automatique M16 entièrement chargé en compagnie de Jesse Kelly.»

Après la tuerie, Kelly, ancien marine, a diffusé un court message: «Nous sommes tous profondément attristés par la fusillade. Gabrielle Giffords, les autres victimes et leurs familles, sont dans nos prières.»

L'Arizona est l'un des États les plus libéraux en matière de vente et de port d'armes à feu. Un adulte sans casier judiciaire et qui n'a jamais été emmené de force dans un établissement psychiatrique peut acheter une arme automatique ou semi-automatique en quelques minutes.

Les titulaires d'un permis de possession d'arme ont le droit de porter leur arme sur eux en public pourvu qu'elle soit visible. Cela dit, un très faible pourcentage des propriétaires d'armes choisissent cette option, de sorte que l'on peut séjourner dans l'État sans jamais voir une arme.