Le président Barack Obama a fixé mercredi l'objectif de réduire d'un tiers les importations de pétrole brut d'ici 10 ans, au moment où les révoltes au Moyen-Orient et la catastrophe nucléaire au Japon font planer une incertitude sur l'approvisionnement énergétique des États-Unis.

«Aujourd'hui, je fixe un nouvel objectif, qui est raisonnable, possible et nécessaire. Lorsque j'ai été élu à ce poste, les États-Unis importaient 11 millions de barils de pétrole par jour. Dans un peu plus de dix ans, nous aurons réduit de montant d'un tiers», a promis M. Obama.

Au moment où les cours du brut sont à leurs niveaux les plus élevés depuis 2008, M. Obama a dit comprendre la détresse des consommateurs face aux prix à la pompe et remarqué, dans une attaque contre ses adversaires républicains, qu'il n'y a «pas de solution immédiate» à la vulnérabilité des États-Unis vis-à-vis des fluctuations des cours du brut.

«Nous resterons victimes des mouvements des marchés du pétrole jusqu'à ce que nous nous engagions sérieusement dans une politique à long terme afin d'obtenir une énergie sûre et dans nos moyens», a ajouté le président, face aux étudiants de la prestigieuse université de Georgetown à Washington.

M. Obama, en rappelant que les États-Unis consomment 25% du brut mondial mais ne possède que 2% des réserves prouvées, a souligné qu'ils continueraient à importer des produits pétroliers.

Mais plutôt que de citer l'Arabie Saoudite et le Venezuela, deux pays exportateurs avec lesquels Washington entretient des relations complexes voire conflictuelles, il a évoqué des «voisins» stables comme le Canada, le Mexique et le Brésil.

Lors de son voyage dans ce dernier pays il y a 10 jours, M. Obama avait dit que les États-Unis étaient prêts à devenir parmi les plus importants clients du pétrole brésilien une fois que Brasilia commencerait à exploiter à grande échelle les réserves récemment découvertes au large de ses côtes.

Le président a aussi mis l'accent sur une augmentation de la production de brut aux États-Unis, encourageant les compagnies pétrolières détenant des concessions à les développer rapidement. Il a toutefois insisté sur la nécessité d'extraire ces réserves en toute sécurité, rappelant le cuisant souvenir de la marée noire du printemps 2010 dans le golfe du Mexique.

Il a aussi défendu le «potentiel énorme» du gaz naturel, dont les États-Unis possèdent des réserves établies d'un siècle selon lui, et les bio-carburants.

Le président n'a pas passé sous silence l'énergie nucléaire, près de trois semaines après les séisme et tsunami qui ont gravement endommagé plusieurs réacteurs nucléaires et provoqué des fuites radioactives au Japon.

«Les États-Unis obtiennent un cinquième de leur électricité du nucléaire (...) mais je suis déterminé à faire en sorte qu'elle soit sûre», a-t-il affirmé.

M. Obama a aussi évoqué les économies d'énergie et les normes de consommation des véhicules mises en place par son administration depuis deux ans, alors que de nouveaux objectifs doivent être dévoilés en septembre pour les 15 ans à venir.

Le président, sur la plupart de ces dossiers, et en particulier les investissements dans la recherche, va devoir trouver un terrain d'entente avec ses adversaires républicains, qui contrôlent la Chambre des représentants et disposent d'une minorité de blocage au Sénat.

Le chef de l'opposition dans cette dernière assemblée, Mitch McConnell, a remarqué que «les Américains devraient pouvoir espérer des actes immédiats» face aux prix de l'énergie. «Et tout ce qu'ils obtiennent des démocrates, ce sont de belles images d'un avenir très distant», a critiqué ce responsable.