Le pasteur américain Terry Jones a déclaré vendredi qu'il savait qu'il pourrait y avoir une «réaction violente» à l'autodafé d'un Coran qu'il avait organisé dans son église de Floride, après la mort de sept employés de l'ONU en Afghanistan, tués par des manifestants.

Jones, dont les menaces de brûler des exemplaires du Coran avaient provoqué de nombreuses manifestations dans le monde musulman, a présidé le 20 mars à un autodafé d'un Coran dans son église de Floride.

Sept employés étrangers de l'ONU sont morts dans l'attaque vendredi par des manifestants des bureaux de l'ONU à Mazar-i-Sharif, la grande ville du nord de l'Afghanistan. Les manifestants protestaient contre l'autodafé du Coran par ce pasteur intégriste.

Dans des déclarations à la chaîne de télévision Sky News, M. Jones a demandé que les auteurs des meurtres soient traduits en justice. «Les gens qui ont fait ça devraient rendre compte» de leurs actes, a déclaré le pasteur, interrogé à son domicile en Floride.

Il a aussi indiqué qu'«on avait bien conscience qu'il pourrait y avoir une réaction violente» à l'autodafé du Coran.

«Les chrétiens qui vivent dans des pays musulmens ne peuvent pas s'exprimer, c'est très difficile pour eux», a-t-il poursuivi. «C'est à nous, dans les pays occidentaux, les pays libres, de nous exprimer pour eux», a-t-il ajouté.

Le prédicateur évangélique Wayne Sapp avait mis le feu le 20 mars à un exemplaire du Coran sous la supervision du pasteur Jones. Cet évènement avait été ouvert au public, mais moins d'une trentaine de personnes y avaient assisté.

Le pasteur Jones avait suscité la réprobation générale après avoir annoncé son intention de brûler des exemplaires du Coran pour marquer l'anniversaire des attentats du 11 septembre 2011.

Il avait renoncé à ce projet sous la pression internationale, mais la simple menace de brûler des Corans avait suscité d'importantes manifestations en Afghanistan.