La Maison-Blanche s'en est pris lundi aux sociétés pétrolières américaines qui doivent annoncer cette semaine leurs bénéfices, au moment où l'essence à la pompe est au plus haut depuis trois ans.

«Les grandes sociétés pétrolières vont annoncer cette semaine des bénéfices importants, voire record», a affirmé le porte-parole du président Barack Obama, Jay Carney.

M. Obama, dans le cadre de son plan pour lutter contre le déficit budgétaire et la dette, souhaite mettre fin aux subventions versées aux compagnies pétrolières, chiffrées à quatre milliards de dollars, et réorienter les aides vers les énergies renouvelables.

«Étant donné les contraintes que nous subissons, étant donné la nécessité de nous serrer la ceinture, étant donné la nécessité de réduire le déficit, le président pense qu'il n'est pas correct de continuer à verser ces subventions», a ajouté M. Carney lors de son point de presse quotidien.

Le prix du gallon (3,78 litres) d'essence à la pompe dépasse déjà la barre psychologique des quatre dollars dans plusieurs États américains, du jamais vu depuis les records de 2008, quand le baril de pétrole avait brièvement dépassé les 147 dollars.

Les Américains qui font le plein pour «60, 70, 80 dollars (...) seraient atterrés d'apprendre que les grandes sociétés pétrolières vont annoncer des bénéfices record cette semaine», a encore dit M. Carney.

«Il est bon que des sociétés américaines réalisent des bénéfices (mais) il n'est pas nécessaire pour les contribuables de subventionner des sociétés qui jouissent de tels bénéfices», a-t-il insisté, au moment où une majorité d'Américains désapprouvent la façon dont M. Obama gère l'économie, tirant sa cote de confiance à la baisse.

Le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, a également jugé envisageable de revenir sur les subventions accordées aux compagnies pétrolières. «C'est quelque chose que nous devons effectivement examiner», a-t-il déclaré lors d'une interview à la chaîne ABC.

Mais il a averti qu'avant de prendre une telle décision, il convenait de prendre en compte «l'ensemble des faits», y compris l'impact sur la création d'emplois.

Pour M. Boehner, M. Obama perdra la présidentielle de 2012 si l'économie ne redémarre pas et si le prix de l'essence continue de s'envoler, car les Américains l'en rendront responsable.

«Si l'économie ne s'améliore pas, je ne pense pas qu'il gagnera. Si les gens ne sont pas plus satisfaits du programme de couverture maladie du gouvernement, je ne pense pas qu'il gagnera. Et si l'essence coûte 5 ou 6 dollars (le gallon), c'est sûr qu'il ne gagnera pas», a-t-il dit.