Il n'existe pas de preuve que l'exposition aux poussières et aux décombres du World Trade Center après les attentats du 11 septembre 2001 à New York ait entraîné de nombreux cas de cancers, affirme un rapport du gouvernement américain.

Ce rapport, s'appuyant sur plusieurs études scientifiques et médicales, a suscité dès sa parution mardi un fort sentiment de colère au sein des pompiers et policiers new-yorkais, qui ont été les premiers à intervenir au moment des attentats et donc à avoir respiré les poussières des décombres.

Selon eux, un trop grand nombre de leurs collègues ont été atteints de cancer après le 11-Septembre pour qu'il n'y ait pas de liens avec leur exposition aux fumées.

Mais le rapport officiel, long de 93 pages, est formel: «trop peu de preuves existent à l'heure actuelle pour que l'on propose d'ajouter le cancer, ou un certain type de cancer, à la liste des problèmes de santé liés au World Trade Center» (WTC).

John Howard, le médecin à la tête du programme fédéral consacré aux répercussions des attentats du WTC sur la santé, explique cependant qu'il s'agit d'un rapport préliminaire et que de nouvelles informations prenant en compte les dernières données disponibles viendront le compléter dans le courant de l'année 2012.

«L'absence de conclusion scientifique et médicale démontrant une association de cause à effet entre l'exposition aux poussières du 11-Septembre et le cancer des survivants de ces attentats ne veut pas dire qu'il n'existe pas de cause à effet», souligne-t-il.

Le prochain rapport devrait ainsi «prendre en compte toute nouvelle découverte» à ce sujet, ajoute le médecin co-auteur de l'étude.

Les conclusions de ce rapport signifient que les coûts des traitements pour le cancer ne seront pas couverts par la loi signée cette année, visant à aider les milliers de personnes intervenues sur le site du 11-Septembre et qui luttent aujourd'hui pour se payer des soins pour des maladies qui, à leurs yeux, sont liées au nettoyage des décombres du World Trade Center.

«L'effondrement des tours jumelles a laissé échapper un nuage de fumées toxiques et cancérigènes sur toute la partie sud de Manhattan et nous attendons aujourd'hui que les cancers résultant de ces fumées soient couverts par notre législation», insistent dans un communiqué les élus de la Chambre des représentants américaine Carolyn Maloney, Jerrold Nadler et Peter King.

Tous trois sont à l'origine de la loi dite «James Zadraga 9/11», du nom d'un officier de la police de New York mort d'une maladie des poumons à 34 ans après avoir pris part au nettoyage du site après le 11-Septembre.

La publication de ce rapport «est une nouvelle très décevante pour les survivants et secouristes du 11-Septembre à qui l'on a diagnostiqué un cancer suite aux attentats, car ils souffrent et attendent de l'aide», écrivent-ils.

«Heureusement, nous savons que ces conclusions ne sont pas les dernières», ajoutent les élus.

«Nous savons au fond de nous (...) que de nombreuses formes de cancers sont dues aux expositions sur le site», a réagi pour sa part dans un communiqué John Feal, qui a participé au nettoyage des décombres à Ground Zero et milite aujourd'hui au nom des personnes tombées malades après les attentats.