Ah, les pogos. Les fameuses saucisses sur bâton enrobées de pâte de maïs sont la quintessence des foires alimentaires du Midwest américain. Et il semble qu'aucun candidat à la présidence des États-Unis ne puisse être pris au sérieux dans l'Iowa, un État stratégique dans les primaires, s'il n'y succombe pas.

Mais il y a un problème: personne ne paraît bien en mangeant un pogo, comme l'ont montré plusieurs photos peu flatteuses de politiciens américains prises récemment.

Le gouverneur du Texas, Rick Perry, a été photographié dans l'Iowa en train de lécher une coulée de moutarde sur le bâton de son pogo. Dans une autre photo, il semble sur le point d'aspirer le pogo d'un seul coup.

Une photo de Michele Bachmann mangeant un immense pogo fait sensation sur Internet. La politicienne du Minnesota, candidate à l'investiture républicaine, a aussi été photographiée au moment où elle essayait de convaincre son mari, Marcus, de prendre une bouchée de son pogo, alors que celui-ci fait la grimace.

Mais c'est surtout la photo où Michele Bachmann semble en pâmoison devant son grand pogo qui a retenu l'attention. Elle a été prise par un photographe du Daily Telegraph.

«Le Telegraph aurait-il diffusé une photo similaire d'un candidat à la présidence mangeant un symbole phallique évident s'il s'était agi d'un homme?», s'est demandé Frances Martel, du blogue Mediaite.com, qui s'intéresse à la politique et aux médias.

«L'image envoie le message clair à n'importe quelle femme qui pense briguer une fonction publique aussi élevée: nous ne vous voyons comme rien d'autre qu'un objet sexuel, peu importe vos qualifications pour le poste.»

Cet argument a en quelque sorte été contredit par les photos de Rick Perry et de son pogo, qui ont elles aussi fait sensation sur Internet.

Et les républicains ne sont pas les seuls politiciens à se soumettre à la tradition du pogo.

Hillary et Bill Clinton en ont mangé plusieurs au cours de leur carrière politique respective. Barack Obama en a mangé un pendant sa campagne en 2007, mais il a réussi à échapper au ridicule. La photo le montrait avec son pogo à la main, buvant une boisson gazeuse.

D'autres ont adopté une stratégie similaire. Mitt Romney a été photographié tenant un pogo entamé, mais pas au moment de le manger. Il y a plusieurs années, John Kerry avait lui aussi été photographié avec son pogo à la main lors d'un arrêt de campagne, mais il s'était abstenu de le manger publiquement.

«Le truc du pogo, ça me fait mourir de rire», lance Tanya Harvey, 32 ans, une consultante en technologies de l'information du Nevada.

«Pourquoi pas des épis de maïs? Ce n'est pas un symbole assez phallique pour les États-Unis? J'aimerais qu'un jour, un candidat dise: »Heu, non merci, je n'aime pas vraiment les pogos«. Je voterais pour le candidat anti-pogos.»

Une chose est sûre: les pogos sont extrêmement populaires aux États-Unis, en particulier dans le Midwest, où ils constituent l'aliment de base des foires rurales.

Il y a même une Journée nationale du pogo, qui a lieu chaque année le premier samedi de mars.

Photo: AP

Rick Perry