Evacuation de villes côtières, stockage de vivres, armée mobilisée: la côte est des États-Unis se préparait vendredi à l'arrivée de l'ouragan Irene, une tempête à «prendre au sérieux», comme l'a dit Barack Obama.

«L'ouragan devrait évoluer près ou directement au-dessus de la côte Atlantique (des États-Unis) samedi soir», indique le Centre national des ouragans américain (NHC) dans son dernier bulletin.

À 11h vendredi, l'oeil du cyclone se trouvait à 530 km du cap Hatteras (Caroline-du-Nord) et progressait à 22 km/h vers le nord, selon les experts du NHC.

Irene a été rétrogradée en catégorie 2 sur l'échelle de Saffir-Simpson, qui en compte cinq, et ses vents ont quelque peu faibli ces dernières heures pour atteindre un maximum de 165 km/h. «Sa force ne devrait pas beaucoup varier avant de toucher les côtes de Caroline-du-Nord», souligne le NHC.

L'ouragan devrait frapper la côte Est samedi matin, avant de remonter dimanche en direction de New York où «une tempête extrêmement dangereuse» pourrait provoquer une montée des eaux de 3 à 4 mètres.

Véritable «monstre», Irene a un diamètre de 820 km environ, soit l'équivalent de près d'un tiers de la longueur totale de la côte est américaine (2675 km), selon une estimation de la Nasa faite à partir de satellites.

Irene présente des conditions cycloniques sur un rayon de 150 km et des vents puissants sur 465 km, note le NHC.

Barack Obama, en vacances dans le Massachusetts, a mis en garde ses concitoyens lors d'une allocution vendredi matin. «Nous devons prendre cette tempête au sérieux», a-t-il dit.

«Je ne le dirai jamais assez: si vous vous trouvez sur la trajectoire prévue de l'ouragan, vous devez prendre des précautions dès maintenant», a déclaré le président américain.

Par anticipation, les autorités des États depuis la Caroline du Nord jusqu'à celui de New York ont décrété l'état d'urgence, et des dizaines de milliers de personnes ont reçu l'ordre de s'éloigner des côtes.

«Les habitants sont en train d'évacuer sur toute la côte, des abris sont ouverts. La police et les secours sont sur place. Nous sommes prêts pour la tempête', a déclaré vendredi le gouverneur de Caroline du Nord, Bev Perdue, sur CNN.

Kill Devil Hills, un lieu de villégiature sur la trajectoire directe d'Irene, ressemblait à une ville-fantôme vendredi, selon un photographe de l'AFP. La plupart des habitants et des vacanciers ont commencé à évacuer la zone vers l'intérieur des terres.

Plus au nord, à New York, l'évacuation de plusieurs hôpitaux et maisons de retraite a commencé vendredi, sur ordre du maire, Michael Bloomberg.

M. Bloomberg, a également invité les New-yorkais à stocker des produits de première nécessité. «Si vous avez une voiture et que vous vivez dans une zone inondable, garez-vous sur une colline», a-t-il conseillé.

Le nord-est des États-Unis échappe habituellement à ces dépressions. Gloria, en 1985, est le dernier ouragan à avoir touché New York.

L'armée a fait savoir que 98 000 membres de la Garde nationale étaient prêts à intervenir et la Marine a entrepris d'envoyer en mer tous ses navires amarrés dans le port de Hampton Roads (Virginie).

Les experts ont déjà fait les comptes. Selon eux, Irene pourrait causer jusqu'à 12 milliards de dollars de dégâts si la trajectoire prévue se confirme, a indiqué à l'AFP Chuck Watson, de Kinetic Analysis, un cabinet spécialisé.