Près d'un Américain sur six vivait dans la pauvreté en 2010, selon le rapport annuel du Bureau du recensement, tandis que le nombre d'Américains qui vivaient sans assurance-santé était de 49,9 millions, un record depuis plus de 20 ans.

Le rapport du Bureau du recensement, rendu public mardi, offre un portrait instantané du bien-être économique des ménages américains en 2010, alors que le taux de chômage stagnait au-dessus de 9 pour cent pour la deuxième année consécutive. Le rapport survient à un moment critique pour le président Barack Obama, qui a admis que le taux de chômage pourrait demeurer à un niveau élevé jusqu'à la fin de l'année prochaine.

En 2010, le taux général de pauvreté des Américains a grimpé à 15,1 pour cent, soit 46,2 millions de personnes, comparativement à 14,3 pour cent en 2009. Aux États-Unis, le seuil officiel de pauvreté correspond à un revenu annuel de 22 314 $US pour une famille de quatre personnes.

Reflétant l'impact prolongé de la récession, le taux de pauvreté aux États-Unis pour la période 2007-2010 a augmenté plus vite que pendant n'importe quelle autre période de trois ans depuis le début des années 1980, quand une crise énergétique jumelée à des compressions dans les programmes gouvernementaux avait contribué à faire augmenter l'inflation, les taux d'intérêt et le taux de chômage.

En chiffres absolus, les 46 millions d'Américains qui vivent maintenant dans la pauvreté constituent un record depuis que le recensement a commencé à s'intéresser à cette question, en 1959. En pourcentage, le taux de 2010 est comparable à celui de 1993 et est le plus élevé depuis 1983.

Le Mississippi est l'État qui compte la plus grande proportion de pauvres, à 22,7 pour cent, selon les calculs du Bureau du recensement. Il est suivi par la Louisiane, le District de Columbia, la Géorgie, le Nouveau-Mexique et l'Arizona. À l'autre bout de l'échelle, le New Hampshire est l'État qui compte la plus petite proportion de pauvres, à 6,6 pour cent.

En 2010, la proportion d'Américains qui n'avaient aucune assurance-santé est passée de 16,1 à 16,3 pour cent, soit 49,9 millions de personnes, après une révision du nombre de personnes non assurées. Cette hausse est principalement attribuable à la perte d'emplois qui comprenaient une couverture santé.

L'année dernière, le Congrès a adopté une réforme de l'assurance santé pour faire face à la hausse du nombre de non-assurés. Les principales mesures de la réforme n'entreront pas en vigueur avant 2014, mais une mesure appliquée à la fin de 2010 permet aux jeunes adultes âgés de moins de 26 ans d'être couverts par l'assurance de leurs parents.

Brett O'Hara, chef du département des statistiques sur la santé et l'invalidité au Bureau du recensement, note que le taux de personnes non assurées chez les jeunes âgés de 18 à 24 ans a baissé l'année dernière, de 29,3 à 27,2 pour cent. C'est le seul groupe dans lequel une baisse a été constatée.

«Le changement dans la loi est certainement un facteur» qui explique cette baisse, a dit M. O'Hara.

En 2010, le revenu médian des ménages américains était de 49 445 $US, en baisse de 2,3 pour cent par rapport à 2009.

Ces plus récentes statistiques, qui couvrent la seconde année de la présidence de Barack Obama, surviennent alors que le président tente de faire adopter son plan de 447 milliards $US pour créer des emplois et stimuler l'économie. Le plan comprend des baisses d'impôt pour les travailleurs et un prolongement des prestations d'assurance-emploi.

Le président Obama a appelé le Congrès à financer son plan pour l'emploi en augmentant l'impôt des riches, ce que les républicains ont catégoriquement rejeté.

Mardi, le Bureau du recensement a souligné l'impact des programmes gouvernementaux pour les pauvres. Il a estimé que les nouvelles mesures d'assurance-emploi adoptées en 2009, qui accordent aux travailleurs jusqu'à 99 semaines de prestations après leur congédiement, avaient permis de maintenir 3,2 millions de personnes au-dessus du seuil de pauvreté. La Sécurité sociale a permis de maintenir hors de la pauvreté environ 20,3 millions de personnes, principalement des aînés et des personnes invalides, selon le Bureau du recensement.