Il a déjà menacé de se suicider afin de ne plus avoir à répondre aux questions des journalistes sur ses ambitions présidentielles.

Sur le même ton mi-figue, mi-raisin, il a également affirmé que sa femme le tuerait s'il décidait de briguer la Maison-Blanche en 2012.

Sans compter les fois où il a répété, le plus sérieusement du monde, qu'il ne se sentait pas prêt à devenir président des États-Unis.

Et pourtant, le gouverneur du New Jersey, Chris Christie, continue à faire rêver plusieurs républicains, dont des bailleurs de fonds importants, qui le pressent de se lancer dans la course à l'investiture de leur parti pour l'élection présidentielle de 2012.

À 14 mois du scrutin, ces nouveaux appels semblent enfin atteindre leur cible. À en croire les médias américains, le gouverneur Christie reconsidère ces jours-ci la possibilité de présenter sa candidature. Selon un article publié hier dans le New York Post, il aurait été particulièrement touché par les encouragements récents de «républicains qu'il idolâtre, dont Nancy Reagan, Henry Kissinger et George W. Bush».

Le Post précise que la femme du 41e président, Barbara Bush, a pris contact avec l'épouse du gouverneur du New Jersey pour la rassurer sur ce qui attendrait sa famille si son mari devenait candidat.

À bas les déficits

L'entrée en lice de Chris Christie serait certes de nature à chambouler la course à l'investiture républicaine, un peu comme l'a fait récemment celle du gouverneur du Texas, Rick Perry. Reconnu pour son franc-parler, sa combativité et son tour de taille imposant, le politicien de 49 ans s'est gagné le respect et l'admiration de plusieurs conservateurs depuis son élection, en novembre 2009. Ceux-ci sont notamment impressionnés par la façon dont il s'est attaqué aux déficits budgétaires de son État.

Mais les appels au gouverneur du New Jersey servent aussi à mettre en lumière la déception de plusieurs républicains à l'égard du gouverneur Perry, dont la campagne a perdu considérablement d'altitude après un départ fulgurant. Une déception qui s'ajoute à la tiédeur des appuis de Mitt Romney, l'autre favori de la course républicaine.

Sauveur en puissance, Chris Christie a eu l'occasion cette semaine de rehausser sa stature nationale en acceptant de prononcer un discours à la bibliothèque Reagan en Californie. Après son allocution, une spectatrice s'est quasiment mise à genoux devant lui pour le convaincre d'annoncer sa candidature.

«Nous avons besoin de vous. Votre pays a besoin que vous briguiez la présidence», a dit la femme après un discours au cours duquel Chris Christie a défendu l'«exceptionnalisme américain» et pourfendu Barack Obama.

«Je suis juste un enfant du New Jersey qui a l'impression d'être le gars le plus chanceux du monde d'avoir la chance d'être gouverneur de mon État», a répondu Chris Christie. «Votre message bien senti n'est pas une raison de me lancer dans la course. Cette raison doit résider en moi.»

La réponse finale du gouverneur du New Jersey sur ses ambitions présidentielles ne saurait tarder. La date-butoir où les candidats devront s'être inscrits pour participer aux primaires approche pour plusieurs États. En Floride, par exemple, ce sera le 30 octobre.