La plupart des 700 personnes arrêtées samedi à New York pour avoir bloqué la circulation sur le pont de Brooklyn au cours d'une manifestation contre les effets de la crise économique, ont été libérées dimanche alors que le mouvement «anti-Wall Street» prenait de l'ampleur.

S'inspirant à la fois des «indignés» espagnols et des révoltes du «printemps arabe», le mouvement «Occupons Wall Street» a été lancé le 17 septembre. Depuis, plusieurs centaines de personnes se rassemblent chaque jour devant la Bourse de New York, à l'extrême sud de Manhattan.

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Dimanche, près de 800 personnes se sont encore réunies aux abords de Wall Street, a constaté un journaliste de l'AFP.

«Notre nation, notre espèce et notre monde sont en crise. Les États-Unis ont un rôle important à jouer pour trouver une solution, mais nous ne pouvons plus nous permettre de laisser la cupidité du capitalisme et des politiques corrompus définir la politique de notre pays», dit le manifeste du mouvement.

Samedi, la mobilisation a pris un nouveau tour. Plus de 700 personnes qui ont bloqué la circulation sur le pont de Brooklyn ont été interpellées, selon la police de New York, provoquant un fort soutien sur internet et une publicité sans précédent pour le mouvement.

Seule «une minorité» de ces manifestants se trouvait encore derrière les barreaux dimanche, a indiqué à l'AFP un porte-parole de la police de New York. La plupart ont été libérés après avoir fait l'objet de citations à comparaître pour trouble à l'ordre public, selon la même source.

«Beaucoup de manifestants sont de retour. C'est un groupe qui ne va pas se dissoudre», assure Robert Cammisos à 300 mètres de la Bourse de New York. «Arrêtez l'un d'entre nous et vous en verrez deux autres arriver. Nous sommes une légion», a-t-il affirmé à l'AFP dimanche.

La veille, la manifestation avait débuté dans l'après-midi dans le quartier de la finance, où campent depuis deux semaines les militants. Des centaines de personnes s'étaient ensuite dirigées vers le pont de Brooklyn, selon la police qui a précisé que la majorité des manifestants étaient restés sur le trottoir, sans incident.

Des manifestants arboraient des pancartes écrites à la main incitant à «en finir avec la Fed», la Réserve fédérale, ou s'en prenant à Goldman Sachs, grande banque d'investissement new-yorkaise mise en cause pour son rôle dans la crise économique générale en 2008.

Des pancartes reprenaient aussi ce qui est devenu le slogan du mouvement: «Nous sommes les 99%».

«Nous sommes de toutes les races, tous les sexes, toutes les croyances. Nous sommes la majorité. Nous sommes les 99%. Et nous ne voulons plus être silencieux», expliquent les militants sur leur site web.

Plusieurs assemblées générales doivent se tenir dimanche et un appel à manifester a été lancé pour mercredi, indique le site internet du mouvement, occupywallst.org

«Il fait beau sur occupywallstreet. Nous sommes forts», proclamait dimanche un des comptes Twitter du mouvement (@occupywallstNYC) au lendemain de la vague d'arrestations très suivie sur les réseaux sociaux.

«J'espère qu'on va maintenir la pression», souhaite Zephyr Teachout, une professeure de droit de 39 ans. «C'est un mouvement libre, les gens sentent qu'ils peuvent participer comme ils l'entendent», explique-t-elle tout en reconnaissant qu'il est «peu probable» que le mouvement obtienne les changements qu'il réclame dans le système financier. Mais «ça vaut le coup d'essayer», juge-t-elle.