Quand Bank of America et d'autres grandes banques ont annoncé de nouveaux frais mensuels de 5$ à 10$ pour chaque client utilisant une carte de débit, Kristen Christian a vu rouge.

La jeune femme de Los Angeles a décidé de fermer son compte chez Bank of America. Un geste, a-t-elle réalisé, qui aurait plus d'impact si des centaines de personnes faisaient comme elle.

Mme Christian a donc créé une page Facebook intitulée Bank Transfer Day (Jour du changement de banque), jour qu'elle a fixé au 5 novembre. Elle a invité ses 500 amis Facebook à participer à l'événement.

Deux semaines et demie plus tard, son invitation a été lue partout aux États-Unis. Plus de 60 000 personnes ont signalé leur intention de virer leur banque. Mme Christian a donné des entrevues à ABC et au journaliste Dan Rather, notamment. Elle reçoit plus de 200 courriels de soutien par jour.

«J'essaie de répondre à chaque courriel personnellement, dit-elle. Ça prend beaucoup de mon temps, car je mène ce projet seule.»

Kristen Christian a 27 ans et préfère ne pas dire où elle travaille. «Ma vie personnelle n'est pas liée à mon projet.»

Ce qui la fâche dans les nouveaux frais imposés par les banques, c'est qu'ils feront surtout du mal aux personnes les plus pauvres de la société. «Cela fait 13 ans que j'ai un compte avec Bank of America, dit-elle. Les nouveaux frais sont tout simplement inacceptables, surtout que ce sont les contribuables qui ont sauvé la banque de la faillite en 2008.»

Mme Christian encourage les gens à ouvrir un compte dans des banques coopératives (credit union), entités à but non lucratif qui offrent souvent des comptes chèque sans frais de gestion.

«Pour moi, c'est la meilleure façon de placer mon argent pour avoir le meilleur impact sur le plan local», dit-elle.

Les banques coopératives sont souvent moins visibles que les banques traditionnelles. Mme Christian a lié sa page à un moteur de recherche qui permet aux gens de trouver une telle banque près de chez eux.

La jeune femme n'est pas associée aux gens d'Occupy Wall Street, dont elle dit comprendre l'exaspération. «Mon projet est simplement un boycottage non violent des banques, lancé par une seule personne.»

Jusqu'ici, aucun représentant des banques n'a cherché à prendre contact avec elle. «Par contre, je reçois beaucoup de courriels d'employés des banques, qui disent avoir peur que mon idée n'engendre une crise économique. J'essaie de répondre à leurs inquiétudes... Je ne demande pas aux gens d'enterrer leur argent dans leur cour. Je leur suggère seulement de le placer dans une institution qui les respecte.»