Le condamné à mort texan Hank Skinner, qui doit être exécuté mercredi, est «sans illusion sur un système bien trop politique» pour que la vérité puisse l'emporter, a déclaré samedi sa femme française Sandrine Ageorges.

Interrogée par l'AFP sur l'état d'esprit de son mari qu'elle a vu vendredi dans le couloir de la mort, elle a indiqué l'avoir «trouvé plutôt bien malgré tout, mais sans illusion sur un système bien trop politique pour envisager que la vérité puisse être plus importante que le reste».

La Française, ardente militante contre la peine de mort, a rencontré Hank Skinner dans les années 90 alors qu'il était incarcéré pour un triple meurtre qu'il nie avoir commis.

À quatre jours de la date prévue de l'exécution, elle s'est dite elle-même «réaliste, donc très inquiète», soulignant, dans un courrier électronique, que «l'ampleur politique qu'est en train de prendre le dossier ne (la) rassure pas du tout».

L'avocat de M. Skinner a estimé que ce dossier pouvait devenir une «controverse nationale» du fait que le gouverneur du Texas, Rick Perry, farouche partisan de la peine capitale, était candidat à l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle.

«Je trouve hallucinant que nous en soyons toujours là à quatre jours de son exécution programmée alors que les derniers recours ont été déposés le 2 septembre dernier», a ajouté Sandrine Ageorges.

Un tribunal du Texas a rejeté jeudi, sans explication, une nouvelle demande - la troisième - de tests ADN que Hank Skinner réclame pour prouver son innocence. Les avocats de Hank Skinner ont demandé vendredi à une cour d'appel du Texas la suspension de l'exécution de leur client pour préparer un appel à ce rejet.

M. Skinner, 49 ans, dont 16 passés dans le couloir de la mort, a demandé  à la justice que des tests ADN soient réalisés, pour prouver son innocence, sur des éléments de preuve qui n'ont jamais été analysés.

Hank Skinner n'a jamais nié être sur la scène du crime, mais il affirme avoir ingurgité un cocktail de médicaments et de vodka qui le mettait dans l'incapacité de commettre le meurtre de son ex-compagne et de deux fils de cette dernière.