Le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta s'est emporté dans son élan jeudi en évoquant la montée en puissance de l'Inde et de la Chine comme des «menaces» pour les États-Unis, des propos vite minimisés par son entourage.

S'exprimant à l'occasion d'un déplacement sur un chantier naval du Connecticut (nord-est) où sont construits les sous-marins nucléaires d'attaque, le chef du Pentagone a passé en revue les différentes menaces pesant sur la sécurité des États-Unis, parmi lesquels l'Iran, la Corée du Nord et les attaques sur internet.

Puis il a soudainement abandonné la rhétorique traditionnelle des responsables américains lorsqu'il ajouté l'Inde et la Chine à cette liste.

«Nous faisons face à la menace de puissances émergentes, la Chine, l'Inde, d'autres pays face auxquels nous devons maintenir notre garde et faire en sorte que nous avons toujours suffisamment de puissance dans le Pacifique pour leur faire comprendre que nous n'en bougerons pas», a-t-il affirmé devant les ouvriers.

En déplacement cette semaine dans le Pacifique, le président Barack Obama a réaffirmé l'engagement américain dans la région. Mais Washington a toujours pris garde de ne pas décrire la Chine comme une menace, même si les rapports entre les deux pays sont parfois délicats.

Quant à l'Inde, les responsables américains la voient comme un partenaire de plus en plus important dans la région, avec qui le Pentagone cherche à développer la coopération.

Le porte-parole du Pentagone, le capitaine de vaisseau John Kirby, a vite précisé aux journalistes qui accompagnent le ministre que M. Panetta ne considérait ni l'Inde ni la Chine comme des menaces.

«Il faisait référence aux défis auxquels sont soumis ces puissances émergentes, défis que nous partageons avec eux alors que nous essayons d'améliorer nos relations dans un environnement turbulent et dynamique sur le plan de la sécurité», a-t-il insisté.

La langue du ministre à la faconde toute méridionale avait déjà fourché lors d'un déplacement à Bagdad en juillet lorsqu'il avait lié l'intervention américaine en 2003 aux attentats du 11-Septembre.