Le corps du tireur a été découvert dans un stationnement situé à moins de 200 mètres de l'immeuble où se trouve le bureau de Pierre Couture, sur le campus de Virginia Tech.

Mais le professeur originaire de Rivière-du-Loup n'ose pas comparer ce qu'il a vécu hier à la tuerie du 16 avril 2007, cette journée fatidique au cours de laquelle Cho Sung-hui, étudiant de l'université, a tué 32 camarades et professeurs avant de se donner la mort.

«Il est certain que je me suis senti un peu plus en sécurité parce que les consignes ont été claires dès le début. Cela m'a rassuré», a déclaré Pierre Couture, joint en fin d'après-midi à son bureau, où il était barricadé depuis 13h.

«Ce n'est pas la même ampleur. On sait qu'il y a deux morts. C'est déjà trop», a ajouté l'enseignant en tourisme et en hospitalité.

Deux morts, dont un policier du campus, qui a été abattu peu après midi lors d'un contrôle de routine. Le tueur, qui n'était pas dans la voiture stoppée, a aussitôt quitté la scène du crime, un stationnement.

«Des témoins ont vu le tireur se diriger à pied vers un autre stationnement où un second corps a été retrouvé», a expliqué l'université dans un communiqué.

Ce corps était celui du tireur, selon plusieurs médias américains, dont le Washington Post et l'Associated Press. La police a cependant refusé de confirmer la chose lors d'une conférence de presse tenue en fin d'après-midi.

«Vous pouvez lire entre les lignes», s'est contenté de dire le sergent Robert Carpentieri en précisant qu'une arme à feu avait été trouvée non loin du corps.

Motif inconnu

Ni le policier abattu ni son tueur n'avaient été identifiés au moment d'écrire ces lignes. La police n'a pas conjecturé sur le motif du meurtre et du suicide présumé.

«Aujourd'hui, la tragédie a frappé de nouveau Virginia Tech, a déclaré le président de l'université, Charles Steger. Nos coeurs sont de nouveau meurtris.»

Dès les premiers coups de feu, l'université a fait appel au nouveau système d'alerte mis en place à l'échelle du campus après la tuerie de 2007. Cette tragédie avait valu aux responsables de Virginia Tech des critiques pour la lenteur de leur réaction.

«On a été très rapidement informés et on nous a demandé de rester à l'intérieur», a raconté Pierre Couture, qui dit avoir reçu plusieurs alertes au cours de la journée par téléphone, par courriel et par d'autres moyens de communication.

Vers 16h30, l'alerte a été levée après plus de trois heures d'un blocage total du campus de Blacksburg, ville située dans le sud-ouest de la Virginie.

«Les forces de l'ordre ont établi qu'il n'existait pas plus de menace concrète ni de nécessité de rester à l'abri. Reprenez vos activités normales», a-t-on pu lire sur le fil Twitter de l'université.

Twitter aura également permis au Collegiate Times, journal étudiant de Virginia Tech, de continuer à publier toute la journée des informations sur ce qui se passait sur le campus. Le nombre de ses abonnés est passé d'environ 2000 à plus de 20 000 en l'espace de quelques heures.

Et Pierre Couture? Remet-il en question sa décision d'accepter un poste à Virginia Tech après cette deuxième fusillade en quatre ans?

«Je ne souffre pas d'insécurité», a répondu le professeur de 59 ans, dont la femme québécoise est également enseignante à Virginia Tech. «C'est désolant de vivre des événements comme ceux d'aujourd'hui. Mais il faut réaliser qu'il n'y a pas un endroit au monde qui soit à l'abri de ça.»