Sa victoire inattendue contre Hillary Clinton lors de la course à l'investiture démocrate pour l'élection présidentielle de 2008 n'a pas été étrangère à son opposition à la guerre en Irak.

Et sa réélection à la Maison-Blanche en 2012 pourrait passer en partie par la réalisation d'une de ses plus importantes promesses de 2008, le retrait des troupes américaines du pays envahi en mars 2003 par les États-Unis et leurs alliés.

Barack Obama n'a pas parlé de ces considérations électorales, hier à la base de Fort Bragg, en Caroline-du-Nord, où il a marqué symboliquement la fin de neuf années d'un conflit qui a divisé les États-Unis et entaché leur réputation dans le monde.

Mais la dimension politique de ce «moment historique de la vie» du pays et de l'armée, pour emprunter ses mots, était incontournable.

«Étant votre commandant en chef, je suis fier, au nom de la nation reconnaissante, de vous dire enfin ces mots: bienvenue au pays, bienvenue au pays, bienvenue au pays», a déclaré le président à quelque 3000 soldats enthousiastes réunis dans un immense hangar.

Barack Obama n'a ni déclaré mission accomplie ni crié victoire lors de son discours. Il s'est contenté de vanter les soldats, de rappeler quelques-unes de leurs batailles, dont celle de Falloujah, et de dresser le bilan d'un conflit auquel 1,5 million de soldats américains ont participé: 30 000 blessés et près de 4500 morts américains.

Un bilan auquel il faut ajouter plus de 100 000 civils et quelque 20 000 soldats irakiens tués.

«Il est plus difficile de terminer une guerre que d'en commencer une», a déclaré le président, qui a également souligné le coût du conflit: plus de 1000 milliards de dollars.

«Bien sûr, l'Irak n'est pas devenu un endroit parfait. Cependant, nous laissons derrière nous un Irak souverain, stable et à même d'assumer seul ses responsabilités, avec un gouvernement représentatif qui a été élu par le peuple», a-t-il ajouté.

Vision trop rose?

Le président américain a tenu le même discours, lundi, lors de la visite du premier ministre irakien Nouri al-Maliki à la Maison-Blanche. Un discours qui a poussé la page éditoriale du Washington Post à écrire qu'il avait «une vision trop rose de l'Irak».

Le sénateur républicain John McCain a également critiqué la politique de son ancien rival, lui reprochant de mettre en péril les gains accomplis par les Américains en Irak avec un retrait qu'il juge précipité.

«Je crois que l'histoire jugera le leadership de ce président avec le mépris qu'il mérite», a-t-il déclaré lors d'un discours au Sénat.

Mitt Romney, un des prétendants républicains à la présidence, a de son côté qualifié de «honteux» le sort des anciens combattants d'Irak, qui sont plus susceptibles de se retrouver au chômage que la moyenne des Américains.

Le retrait des quelque 5500 soldats américains toujours présents en Irak devrait être terminé dans les prochains jours.