«C'est une bonne nouvelle, juste à temps pour les Fêtes», s'est réjoui le président démocrate dans un communiqué diffusé après l'annonce du président de la Chambre. «C'est la bonne à chose à faire pour renforcer nos familles, faire croître notre économie et créer des emplois.»

Faute d'un accord, quelque 160 millions d'Américains auraient vu leurs impôts augmenter à compter du 1er janvier. Quelque trois millions d'Américains auraient également cessé de recevoir des allocations de chômage.

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Pour une rare fois en 2011, Barack Obama sort ainsi vainqueur d'un bras de fer avec les républicains du Congrès.

«Je veux remercier tous les Américains qui se sont fait entendre pour rappeler aux gens de cette ville l'enjeu de ce débat», a encore dit le président, qui entend se poser en défenseur de la classe moyenne au cours de la campagne présidentielle de 2012.

John Boehner a essayé de sauver la face en évoquant, lors d'un point de presse, une «entente» conclue avec le chef de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid. Cette entente prévoit notamment la création d'un comité qui aura pour mission de parvenir à un accord sur une prolongation des allégements fiscaux pendant un an.

L'ironie veut que Barack Obama ait proposé d'entrée une prolongation des cadeaux fiscaux pour une année. Il a fini par accepter le compromis négocié et approuvé par le Sénat samedi dernier. Compromis que les républicains de la Chambre ont cependant rejeté en affirmant qu'il ne représentait en fait qu'une demi-mesure.

Stratégie mise en doute

Les démocrates n'ont pas été les seuls à dénoncer cette position. Des sénateurs républicains ont également fait entendre leurs critiques, de même que la page éditoriale du Wall Street Journal et l'ancien stratège républicain Karl Rove. Ces derniers ont fait valoir que les républicains de la Chambre avaient commis une erreur majeure en abandonnant leur opposition de principe à toute hausse d'impôts.

«Le chef de la minorité républicaine du Sénat, Mitch McConnell, a fameusement déclaré il y a un an que son principal but, au cours du 112e Congrès, était de s'assurer que le président Obama ne serait pas réélu. Compte tenu de la façon dont le président de la Chambre John Boehner et lui ont piloté le débat sur les allégements de cotisations sociales, nous nous demandons s'ils ne finiront pas par réélire le président avant que la campagne de 2012 n'ait même commencé», a écrit le Wall Street Journal mercredi.

Le lendemain matin, le sénateur McConnell a appelé le président de la Chambre et ses collègues à mettre un terme au blocage fiscal.