Deux ex-élus américains ont mis en cause l'Arabie saoudite dans le cadre d'une enquête sur le 11-Septembre, l'un d'eux évoquant un possible lien «direct» entre le gouvernement saoudien et certains des auteurs des attentats, selon des documents consultés vendredi par l'AFP.    

Selon le New York Times, qui a le premier évoqué ces déclarations, celles-ci ont été déposées vendredi dernier dans le cadre de procédures en cours devant la justice fédérale à New York depuis 2002.

L'ancien sénateur démocrate de Floride Bob Graham, qui avait dirigé une commission d'enquête du Congrès sur les attentats, se dit dans ces déclarations consultées par l'AFP «convaincu qu'il y avait un lien direct entre au moins certains des terroristes qui ont perpétré les attentats du 11-Septembre et le gouvernement d'Arabie Saoudite».

Cité par le quotidien américain, l'ex-sénateur démocrate du Nebraska Bob Kerrey, qui était membre de la commission du 11-Septembre, a écrit que «des questions importantes restaient sans réponse». «Des éléments sur l'implication plausible d'agents présumés du gouvernement saoudien dans les attentats du 11-Septembre n'ont jamais été complètement poursuivis», ajoute-t-il.

Ces déclarations sous serment viennent en réponse à des affirmations des autorités saoudiennes qui, dans la même procédure, ont fait valoir qu'elles avaient été «exonérées» de tout lien avec les attentats, selon l'Association des familles de victimes du 11-Septembre.

Les avocats des autorités saoudiennes cherchent déjà à les exclure de la procédure judiciaire selon le New York Times.

Les familles des victimes ont «applaudi» les déclarations des deux anciens sénateurs. «Les familles et survivants des atrocités du 11-Septembre n'ont pas abandonné leur espoir de justice. Nous sommes déterminés à exposer la vérité», a écrit dans un communiqué Beverly Burnett, mère d'un passager du vol 93, qui s'était écrasé en Pennsylvanie.

«Les financiers et complices de ceux qui ont assassiné ceux que nous aimions sont toujours vivants et capables de soutenir le terrorisme. La trace qui remonte à eux pointe toujours vers l'Arabie Saoudite», a-t-elle ajouté.

Quinze des 19 pirates de l'air ayant commis les attentats du 11-Septembre étaient Saoudiens, mais l'Arabie Saoudite, grande alliée des États-Unis, a toujours démenti tout lien avec ces attentats.