Le président des États-Unis Barack Obama a affirmé que l'aide financière à l'Autorité palestinienne était «importante pour les intérêts de sécurité nationale» de son pays, passant outre aux objections du Congrès qui avait adopté un budget la prohibant, a-t-on appris vendredi.

Dans un mémorandum adressé à la secrétaire d'État Hillary Clinton et publié par la Maison-Blanche, M. Obama a fait jouer une clause de la loi de financement du département d'État qui interdit toute aide à l'Autorité palestinienne, sauf si un tel financement était jugé «important pour les intérêts de sécurité nationale des États-Unis».

La somme en jeu est de 200 millions de dollars, a indiqué un porte-parole de la Maison-Blanche, en expliquant vendredi que «les États-Unis sont engagés envers une paix juste, durable et complète au Moyen-Orient, qui inclut une solution à deux États dans le conflit israélo-palestinien».

À ce titre, «assurer la viabilité du gouvernement modéré de l'Autorité palestinienne sous la direction du président Mahmoud Abbas et du premier ministre Salam Fayyad constitue un élément essentiel de cet effort», a souligné ce porte-parole, Tommy Vietor.

M. Vietor a rappelé que «l'Autorité palestinienne a reconnu le droit à l'existence d'Israël, renoncé à la violence et accepté de précédents accords (de paix), dont celui de la Feuille de route», élaboré à l'époque de l'administration républicaine de George W. Bush.

Le transfèrement de 200 millions de dollars à l'Autorité palestinienne doit encore faire l'objet d'une notification au Congrès pour être effectif, a souligné M. Vietor. Une fois effectué, ce transfèrement «concrétisera une partie importante de nos promesses au titre de l'année budgétaire 2012», a-t-il assuré, en appelant «les autres donateurs à faire de même».

Le 11 avril, le Quartette pour le Proche-Orient avait appelé la communauté internationale à verser l'aide promise pour assurer le fonctionnement de l'Autorité palestinienne, dont la situation financière avait été qualifiée de «critique».

En dépit d'une série de «réunions exploratoires» entre négociateurs palestiniens et israéliens sous l'égide de la Jordanie en janvier, le Quartette n'est pas parvenu à relancer les négociations entre les deux camps.

Les dirigeants palestiniens exigent pour les reprendre qu'Israël cesse la colonisation des territoires occupés depuis la guerre de juin 1967 et accepte les lignes d'avant 1967 comme base de discussions. Israël rejette ces revendications et se dit prêt à des négociations «sans condition préalable».