La candidate démocrate Hillary Clinton a livré lundi un vibrant plaidoyer en faveur d'un plus grand contrôle des armes à feu au pays, quelques jours après une énième tuerie dans une université de l'Oregon.

Mme Clinton, qui demeure la favorite à l'investiture démocrate en vue de la course à la présidentielle de 2016, s'est engagée à resserrer les règles pour vendre et acheter des armes à feu aux États-Unis, qui émaneraient du Congrès et de l'exécutif.

L'ancienne secrétaire d'État, qui s'est impliquée dans l'un des débats les plus délicats au pays, a fait de cette promesse l'une des pierres angulaires de sa campagne présidentielle, alors que plusieurs fusillades sont survenues dans les derniers mois. Le dernier événement du genre a eu lieu jeudi dernier dans une université de l'Oregon, où neuf personnes sont mortes.

Lors d'un rassemblement partisan, Mme Clinton s'est exprimée avec colère et tristesse, accusant ses opposants républicains d'avoir «capitulé» devant un problème politique complexe.

Devant plusieurs centaines de personnes, Hillary Clinton a encouragé les Américains à s'unir pour s'attaquer une fois pour toutes à la violence par armes à feu, rendue «épidémique et sans limite», selon elle.

La candidate démocrate était accompagnée sur scène de la mère d'un enfant de six ans mort lors de la fusillade à une école primaire de Newtown, au Connecticut, en 2012. Vingt enfants et six enseignants avaient perdu la vie dans la tuerie. À l'époque, le président Barack Obama avait tenté sans succès de faire voter une loi au Congrès visant à resserrer les règles pour se procurer une arme à feu.

Mme Clinton a reconnu que son plan n'avait rien «de nouveau et d'unique» - sauf sa détermination pour en venir à ses fins.

Elle a d'ailleurs présenté une liste de propositions ambitieuses pour faire avancer ce dossier. Elle a par exemple l'intention d'utiliser son pouvoir exécutif pour étendre le processus de vérification des antécédents lorsque des gens se procurent des armes.

À l'heure actuelle, en vertu de la loi fédérale, ces contrôles ne sont pas obligatoires aux expositions d'armes à feu et sur Internet.

Les différentes initiatives pour resserrer les vérifications ont toutes échoué dans les dernières années au Congrès. Les dirigeants républicains ont refusé de même tenir des votes sur la question.

Mme Clinton a aussi suggéré d'abroger les lois qui protègent les fabricants, les distributeurs et les marchands d'armes des poursuites en matière de responsabilité, lors des fusillades de masse notamment.

Bien que les adversaires républicains de la candidate aient condamné l'attaque en Oregon, plusieurs d'entre eux ont rapidement écarté la possibilité d'accroître le contrôle des armes à feu.

Le plan de Hillary Clinton contraste avec celui de son opposant principal à la course démocrate, Bernie Sanders. Le sénateur du Vermont a été plus timide quant à ces mesures puisque son État abrite plusieurs électeurs de régions rurales qui seraient réticents à se soumettre à de nouvelles règles.