Coûts économiques
En plus de la tragédie de la perte de milliers de vies humaines, l’attaque du 11-Septembre a exacerbé une récession qui avait commencé en 2001 aux États-Unis. Le New York Times a évalué que le groupe terroriste Al-Qaïda avait dépensé environ 500 000 $ pour mener à bien l’attaque du 11-Septembre, mais que le coût des dommages s’est élevé à 55 milliards, dont 24 milliards en revenus perdus des victimes, et 8 milliards pour les édifices du World Trade Center. Fermée après les attentats, la Bourse de New York a chuté de 7,13 % le jour de sa réouverture, le 17 septembre. Le monde de l’aviation a aussi été durement touché, bien des gens ayant cessé de voyager dans les mois qui ont suivi l’attaque.
Guerre en Afghanistan
Le 7 octobre 2001, une coalition formée des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France et du Canada, notamment, a attaqué l’Afghanistan, à l’époque contrôlé par le régime taliban qui offrait un sanctuaire à Al-Qaïda, organisation à l’origine des attaques terroristes. La coalition a vite réussi à chasser les talibans du pouvoir, mais s’est enlisée dans la lutte armée avec eux pour conserver du territoire. Vingt ans après le début des hostilités, le président Joe Biden a ordonné le retrait des dernières troupes américaines l’été dernier, ce qui a mené à la prise rapide de Kaboul par les talibans, à la mi-août. Pas moins de 162 Canadiens ont perdu la vie dans ce conflit, soit 158 militaires, 2 travailleuses humanitaires, 1 journaliste et 1 diplomate. Chez les troupes américaines, 2461 militaires ont perdu la vie.
Guerre en Irak
On sait aujourd’hui que le secrétaire à la Défense de l’époque, Donald Rumsfeld, a cherché à impliquer l’Irak et son président Saddam Hussein dès le jour des attaques du 11 septembre 2001. S’en est suivie une campagne de tous les instants menée par l’administration Bush afin de convaincre le monde du danger posé par Hussein, campagne qui a culminé avec la désormais célèbre présentation du secrétaire d’État Colin Powell devant le Conseil de sécurité de l’ONU sur la présence d’armes de destruction massive en Irak, dont les « preuves » ont par la suite toutes été réfutées. Le 20 mars 2003, les États-Unis, aidés par le Royaume-Uni et l’Australie (mais pas par le Canada), ont envahi l’Irak. Une analyse du Washington Post montre que plus de 500 000 civils irakiens sont morts dans les violences ou de causes liées à la guerre depuis le début de l’invasion. Au moins 4432 soldats américains sont morts en Irak.
De l’avis des experts, cette guerre a favorisé l’essor du groupe État islamique, qui a ensuite pris le contrôle d’une partie du Moyen-Orient. Ses troupes, particulièrement violentes, ont perpétré de nombreux massacres chez leurs ennemis et les civils, notamment en Syrie, où des milliers de personnes ont aussi été condamnées à l’exil.
Élection de Barack Obama
Barack Obama aurait-il été élu président en 2008 si l’attaque du 11 septembre 2001 n’avait jamais eu lieu ? Non, estime Ben Rhodes, ancien conseiller adjoint à la sécurité nationale sous Barack Obama. Dans un texte publié l’an dernier, Rhodes écrit : « Obama n’aurait pas été élu 44e président des États-Unis sans le 11-Septembre, qui a déclenché la chaîne des évènements qui ont conduit à la guerre en Irak. » C’est sous le fond d’un cauchemar militaire sans issue en Irak qu’Obama a été élu en 2008. Selon Rhodes, cet enjeu a nui aux républicains, de même qu’à Hillary Clinton, qui avait voté en 2002 afin d’autoriser la guerre en Irak, mais qui a plus tard dit regretter de l’avoir fait.
Explosion du budget de la défense
La guerre au terrorisme lancée par l’administration Bush en réponse à l’attaque du 11-Septembre est l’un des programmes gouvernementaux les plus coûteux de l’histoire, avec une facture évaluée à plus de 6000 milliards de dollars américains, selon un rapport réalisé par l’Université Brown en 2018. Les États-Unis et nombre d’autres pays ont également beaucoup renforcé les contrôles dans les aéroports ainsi qu’aux frontières. Le coût sans précédent de la guerre au terrorisme a aussi eu comme conséquence de réduire les sommes allouées pour stimuler l’économie américaine lors de la crise de 2008-2009, caractérisée par des pertes d’emplois massives, une perte de revenus fonciers et une baisse de la consommation qui a affecté la vie de millions de personnes, selon l’économiste Joseph E. Stiglitz, lauréat du prix Nobel.
Encore des attentats
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la violence terroriste a diminué en Occident depuis le 11 septembre 2001, alors qu’elle a augmenté dans les pays où l’on trouve une plus grande population de musulmans, dont l’Afghanistan, l’Irak, le Nigeria, le Pakistan, la Syrie et le Yémen. « Lorsqu’on voit les attaques fortement médiatisées qui sont survenues en Europe ou ailleurs, on peut avoir l’impression qu’on vit une période où les menaces sont très élevées, explique en entrevue Meagan L. Smith, coauteure de l’étude Terrorism Before and After 9/11 : A More Dangerous World ?, publiée par l’institution RAND Corporation. Mais les chiffres nous montrent que ce n’est pas le cas. Nous avons peut-être tendance à sous-estimer la fréquence des attaques terroristes qui frappaient notamment l’Europe avant le 11 septembre 2001 », avance Mme Smith. Certains attentats commis après le 11-Septembre par des islamistes ou contre des musulmans ont néanmoins marqué l’imaginaire en Occident. En voici une liste non exhaustive.
Des attentats marquants
Madrid, 11 mars 2004
Dix bombes posées par des terroristes islamistes radicaux explosent dans quatre trains de banlieue à Madrid, en Espagne, durant l’heure de pointe du matin. Baptisé le « 11-Septembre espagnol », l’attentat tue 191 personnes et en blesse près de 2000.
Londres, 7 juillet 2005
Quatre explosions touchent le métro et un autobus de Londres en matinée. Ces attentats-suicides menés par de jeunes terroristes islamiques de nationalité britannique font 56 morts et 784 blessés.
Saint-Jean-sur-Richelieu, 20 octobre 2014
Deux membres des Forces armées canadiennes sont happés par un homme au volant d’une voiture. L’adjudant Patrice Vincent, 53 ans, perd la vie. Abattu par les policiers, Martin Couture-Rouleau, l’auteur de l’attaque, avait vécu plusieurs échecs personnels et se passionnait pour le djihadisme.
Ottawa, 22 octobre 2014
Une fusillade qui débute au Monument commémoratif de guerre et se poursuit au parlement fait deux victimes, le caporal Nathan Cirillo, 24 ans, et le tireur, Michael Zehaf-Bibeau, abattu par le sergent d’arme Kevin Vickers.
Paris, du 7 au 9 janvier 2015
Dix-sept personnes sont tuées par trois terroristes dans une série d’attaques menées par trois djihadistes français et qui débutent par la tuerie dans les locaux du journal satirique Charlie Hebdo. Plus de 4 millions de Français descendent dans la rue dans les jours suivants pour dénoncer les attaques.
Paris, 13 et 14 novembre 2015
Une série d’attaques menées par neuf terroristes et revendiquées par le groupe terroriste État islamique surviennent à Paris et font 131 morts et plus de 400 blessés. La plus meurtrière de ces attaques a lieu au Bataclan, où 90 personnes sont tuées lors d’un concert.
Québec, 29 janvier 2017
Six hommes musulmans sont tués et plusieurs autres sont gravement blessés pendant les prières du soir au Centre culturel islamique de Sainte-Foy, à Québec. L’auteur de l’attentat, Alexandre Bissonnette, 27 ans, est condamné à la prison à vie, sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans.
London, 6 juin 2021
Une famille musulmane de London, en Ontario, est attaquée par le conducteur d’une camionnette qui la renverse sans s’arrêter. Salman Afzaal, 46 ans, sa femme Madiha Salman, 44 ans, leur fille de 15 ans, Yumna Salman, et la mère de M. Afzaal, âgée de 74 ans, perdent la vie. La cinquième victime, le fils de 9 ans du couple, est hospitalisée. Âgé de 20 ans, le conducteur porte un gilet pare-balles lorsqu’il est arrêté peu après.