(Washington) Le rabbin d’une synagogue du Texas qui a été le théâtre d’une prise d’otages a raconté lundi comment, « terrifié », il avait précipité le dénouement en jetant une chaise sur l’homme armé, permettant aux personnes encore retenues de prendre la fuite.

« Vers la dernière heure des évènements, il n’obtenait pas ce qu’il voulait », et « ça ne se présentait pas bien », a expliqué sur la chaîne CBS Charlie Cytron-Walker, rabbin de la synagogue de la congrégation Beth Israël à Colleyville, petite ville près de Dallas.

« Nous étions terrifiés », a-t-il ajouté, en relatant la prise d’otages qui a duré dix heures samedi.

« Quand j’ai vu une opportunité, à un moment où il n’était pas en bonne posture, je me suis assuré que les deux hommes qui étaient encore avec moi étaient prêts à partir. La sortie n’était pas trop loin. Je leur ai dit d’y aller », a-t-il poursuivi, la voix encore marquée par l’émotion.

« J’ai jeté une chaise sur l’homme armé, et j’ai pris la direction de la porte, et nous avons pu tous les trois sortir sans qu’un seul coup de feu soit tiré », a dit le rabbin.

Un ressortissant britannique nommé Malik Faisal Akram, 44 ans, a pris en otages quatre personnes samedi dans cette synagogue, réclamant notamment la libération d’Aafia Siddiqui, une scientifique pakistanaise condamnée en 2010 par un tribunal fédéral de New York à 86 ans de prison pour des faits de terrorisme.

Un des otages a été libéré après plusieurs heures de négociations, tandis que les trois autres sont sortis dans la soirée, tous sains et saufs. Les détails du dénouement, qui s’est accompagné d’une intervention de la police et de coups de feu, et qui s’est soldé par la mort du ravisseur, n’étaient pas encore connus.

Charlie Cytron-Walker a expliqué qu’il avait reçu des formations, organisées notamment par la police, pour savoir réagir dans ces situations délicates.

« Ils vous apprennent vraiment que lorsque votre vie est menacée, nous devez faire tout ce que vous pouvez pour vous mettre en sécurité », a-t-il affirmé. Il a ajouté que la formation de responsable religieux transmettait aussi, par ailleurs, « l’idée d’être une présence calme et non anxiogène », ce qui l’a aidé à contrôler ses nerfs pendant la prise d’otages.

D’après ce récit, Malik Faisal Akram a initialement frappé à la porte de la synagogue et le rabbin lui a offert une tasse de thé « pour pouvoir parler avec lui ».

« Je n’ai rien entendu de suspicieux », a-t-il expliqué. Mais « pendant la prière, alors que j’avais le dos tourné », « j’ai entendu un clic », celui de « son arme à feu ».