(Washington) Les autorités de l’État américain de Géorgie recherchaient jeudi les responsables de l’explosion qui a partiellement détruit la veille un étrange monument de granit gravé d’inscriptions ésotériques en douze langues, jugé « satanique » par certains chrétiens conservateurs.

Ces six blocs de pierre ont été élevés en 1980 dans cette région rurale du sud des États-Unis, à la demande d’un commanditaire anonyme et dans des circonstances énigmatiques.

Surnommé sans ironie le « Stonehenge américain », le monument attirait de nombreux touristes et curieux. Mais il était aussi devenu la cible de théories complotistes.

Sur la pierre, des inscriptions appelant à « chercher l’harmonie avec l’infini » ou à « unir l’humanité avec un nouveau langage vivant » en côtoyaient d’autres invitant notamment à « maintenir l’humanité à moins de 500 000 000 individus, en équilibre permanent avec la nature ».

Dans la nuit de mardi à mercredi, des « individus inconnus ont déclenché un explosif », a indiqué le Bureau d’enquête de Géorgie (GBI), en charge des investigations, sur Twitter.

Des images de vidéo-surveillance publiées par les autorités montrent les blocs de granit exploser partiellement dans la lumière bleutée de phares de voiture. Personne n’a été blessé.

Les enquêteurs ont ensuite constaté que l’explosion avait détruit « une large partie de la structure », qui a finalement été complétement abattue « pour des raisons de sécurité », a précisé l’agence, en publiant des images d’un véhicule quittant le site.

Situé au milieu des champs, le monument, nommé « Georgia Guidestones », était mis en avant par l’office de tourisme de l’État, qui expliquait sur son site internet que le monument de six mètres de haut était « aussi un calendrier astronomique ».

Il était situé près de la petite ville d’Elberton, qui se désigne comme « la capitale mondiale du granit ».

Kandiss Taylor, candidate malheureuse à la primaire républicaine pour le poste de gouverneur de Géorgie en mai, s’est félicitée mercredi de la destruction de ce monument « satanique ».

Alex Jones, figure de l’extrême droite complotiste qui avait dénoncé à plusieurs reprises l’existence de cet « édifice maléfique », a néanmoins regretté mercredi sa destruction, affirmant que sa présence était utile pour prouver l’existence d’un complot visant à « limiter la population mondiale ».