La plupart des sites politiques spécialisés prévenaient depuis plusieurs jours que la bataille pour le contrôle du Sénat américain était trop serrée pour en prédire l’issue, et la soirée électorale a confirmé le bien-fondé de leur prudence.

Les médias américains n’avaient toujours annoncé aucun résultat définitif vers 1 h du matin pour une demi-douzaine de courses sénatoriales jugées critiques, rendant impossible toute conclusion sur le sort de la Chambre haute.

À ce moment, un seul des 35 sièges en jeu dans le cadre du scrutin pour lesquels le candidat victorieux était connu avait changé de camp en faveur des démocrates.

Le lieutenant-gouverneur démocrate John Fetterman a devancé Mehmet Oz, un médecin rendu célèbre par une émission de télévision, pour le poste de sénateur en Pennsylvanie.

Les républicains avaient besoin d’un gain net d’un siège pour reprendre le contrôle de la Chambre haute, qui compte 50 sénateurs des deux camps depuis l’élection présidentielle de 2020.

Les démocrates disposaient depuis ce temps de la majorité grâce au vote de la vice-présidente Kamala Harris.

Le résultat définitif de l’élection de mardi au niveau sénatorial pourrait se faire attendre plusieurs semaines puisqu’aucun des candidats de la course sénatoriale en Géorgie ne semblait en mesure d’atteindre le seuil de 50 % requis dans cet État pour éviter un second tour, prévu au besoin le 6 décembre.

L’ex-footballeur vedette Herschel Walker, qui a mené une campagne ponctuée de multiples polémiques, était au coude-à-coude avec le sénateur démocrate sortant, le pasteur Raphael Warnock, après le dépouillement de 85 % des bulletins de vote.

En Arizona, un autre État clé, le sénateur démocrate sortant, Mark Kelly, un ex-astronaute, disposait d’une large avance de près de 20 points après le dépouillement de 50 % des bulletins de vote face au républicain Blake Masters. Ce dernier avait sensiblement réduit l’avance de son adversaire dans les semaines ayant précédé le vote.

Deux années possiblement difficiles pour Biden

Si elle devait se concrétiser, la prise du Sénat par le camp républicain, combinée à celle de la Chambre des représentants, placerait le président Joe Biden sur la défensive jusqu’à la fin de son mandat en 2024.

Le dirigeant démocrate a précisé il y a quelques jours qu’il s’attendait à vivre « deux années horribles » si ce scénario hypothétique se concrétise.

Les élus républicains au Sénat ont critiqué l’importance des dépenses engagées par l’administration dans la foulée de la pandémie de COVID-19 et pourraient tenter de limiter la portée de certains programmes en cas de victoire.

Ils menacent d’ouvrir des enquêtes sur le fils du président, Hunter Biden, et de mettre de la pression sur l’administration relativement à la gestion de la frontière avec le Mexique.

Une victoire du camp républicain à la Chambre haute signifierait par ailleurs que le camp démocrate aurait beaucoup de mal à faire nommer d’autres juges fédéraux.

Le chef du groupe républicain au Sénat, Mitch McConnell, a refusé de dire s’il permettrait, dans un tel scénario, à la Chambre haute de se prononcer advenant un nouveau siège vacant à la Cour suprême avant la fin du mandat de Joe Biden.