(Washington) Le chef de la Chambre des représentants, le républicain Kevin McCarthy, a indiqué qu’il allait s’entretenir mercredi avec le président Joe Biden des moyens d’éviter un défaut de paiement.

Le « speaker » de la Chambre a affirmé dimanche sur la chaîne CBS que le démocrate devait revenir sur son refus d’envisager de réduire les dépenses en échange d’un relèvement du plafond de la dette.

« Nous allons nous voir ce mercredi […]. Je veux trouver un moyen responsable et raisonnable qui nous permette de relever le plafond de la dette » tout en limitant les « dépenses hors de contrôle » du Congrès, a-t-il déclaré.

Il s’agira du premier entretien entre les deux hommes depuis que M. McCarthy est devenu président de la Chambre des représentants, tombée dans l’escarcelle de son parti après les élections de mi-mandat.

Reflétant le refus de la Maison-Blanche de considérer la réunion comme une négociation, l’agenda officiel de M. Biden indique qu’il s’agira seulement d’une discussion autour d’une « série de questions » avec M. McCarthy.

Les États-Unis ont récemment atteint le plafond maximal d’endettement fixé par le Congrès (plus de 31 000 milliards de dollars), interdisant de fait au gouvernement d’emprunter plus, même pour faire face à ses obligations sur le marché de la dette, une situation qui pourrait provoquer, si elle perdure, un défaut américain.

Si le plafond a déjà été relevé à 79 reprises depuis 1960, le sujet est parfois source de tensions entre les deux grands partis politiques.

Et pour les républicains, l’occasion se présente aujourd’hui de forcer la main aux démocrates afin de les obliger à revenir sur les grands plans de financement votés durant la première moitié du mandat de Joe Biden.

Relever le plafond de la dette « est une obligation pour ce pays et ses dirigeants afin d’éviter le chaos économique », a affirmé la porte-parole de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre. « Le relèvement du plafond de la dette n’est pas négociable ».

La secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a averti que « l’impossibilité de répondre aux obligations de l’État causerait des dégâts irréparables à l’économie américaine et aux moyens d’existence de tous les Américains ainsi qu’à la finance mondiale ».

Le Trésor a commencé à mettre en place des « mesures exceptionnelles » pour éviter le défaut de paiement, comme l’arrêt du versement à plusieurs fonds de retraite et de prestations de santé ou d’invalidité des agents publics, mais elles sont temporaires.  

Kevin McCarthy s’est dit confiant sur le fait qu’il n’y aurait « pas de défaut », mais a affirmé que les démocrates avaient dépensé des montants historiques depuis deux ans.  

« Nous ne pouvons pas continuer ainsi », a-t-il dit. « Je pense que le président sera disposé à ce que nous parvenions à un accord ensemble ».