(Washington) Le président américain Joe Biden rencontre mardi son homologue sud-coréen Yoon Suk Yeol à Washington au premier jour d’une visite d’État censée sceller l’alliance entre les deux pays.

MM. Biden et Yoon doivent se rendre dans l’après-midi, accompagnés de leurs épouses, au mémorial de la guerre de Corée, situé dans le centre de la capitale et montrant des figurines en acier de taille humaine de soldats en patrouille durant la guerre de Corée (1950-1953) contre le nord communiste.

Le temps fort de cette visite d’État, mercredi, se déroulera au rythme d’un entretien à la Maison-Blanche et d’un dîner de gala.

Il s’agit de la seconde visite d’État seulement d’un dirigeant étranger sous la présidence Biden, après celle du président français Emmanuel Macron en décembre dernier.

La capitale est pavoisée de drapeaux sud-coréens depuis plusieurs jours déjà.

Au-delà du cérémonial, les deux présidents doivent discuter du renforcement de leur coopération y compris militaire face aux menaces nucléaires de la Corée du Nord.

Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, a indiqué lundi à la presse que les deux dirigeants avaient eu quatre « échanges » depuis que M. Yoon a pris ses fonctions il y a moins d’un an et ont pu développer « un rapport ».

L’alliance « va bien au-delà de la péninsule coréenne et se veut une force du bien dans l’Asie-Pacifique et à travers le monde », a-t-il dit, en relevant que M. Yoon a été le premier dirigeant sud-coréen à participer à un sommet de l’OTAN.

Mardi, M. Yoon se rend au centre Goddard de la NASA près de Washington, avec la vice-présidente Kamala Harris.

Signe des liens culturels de plus en plus étroits entre les États-Unis et la Corée du Sud, Netflix a par ailleurs annoncé mardi investir 2,5 milliards de dollars sur quatre ans dans des contenus produits en Corée du Sud.

Le président sud-coréen avait rencontré lundi à New York le patron de Netflix Ted Sarandos.

« Dissuasion élargie »

Mais le parapluie sécuritaire américain sera au centre des discussions alors que la région fait face à un nouveau record de tirs de missiles balistiques nord-coréens cette année.

D’autant plus que le dirigeant sud-coréen a du mal à rassurer ses concitoyens, de plus en plus nerveux quant à l’engagement américain en faveur d’une dissuasion renforcée pour prévenir une éventuelle attaque contre ses alliés.

Les sondages montrent qu’une majorité de Sud-Coréens souhaite désormais que Séoul se dote de sa propre arme nucléaire.

Le président Biden va s’efforcer de rassurer son hôte sur cette « dissuasion élargie », a indiqué M. Sullivan, qui a promis des décisions concrètes à ce sujet ainsi qu’en matière de « coopération dans le domaine numérique, le climat, l’investissement et le renforcement des liens entre nos peuples ».

Pour Park Won-gon, professeur d’études nord-coréennes à l’université Ewha de Séoul, « les États-Unis ont davantage besoin de montrer leurs engagements en matière de dissuasion au niveau de l’alliance ».

À domicile, M. Yoon souffre aussi du contrecoup d’un sommet, en mars, avec le premier ministre japonais Fumio Kishida, accusé d’avoir négligé les disputes sur le traitement des Coréens pendant la guerre avec le Japon – du travail forcé à l’esclavage sexuel – au profit de la diplomatie.

Lors de cette visite, Washington devrait aussi appeler Séoul, 9e exportateur d’armes au monde, à l’aider davantage à soutenir l’Ukraine, en fournissant des munitions et des armes à Kyiv.