(Miami) Le gouverneur de Floride Ron DeSantis a signé lundi des lois pour mettre un terme aux programmes sur la diversité dans les universités publiques de son État, soignant à nouveau son image de pourfendeur de la « bien-pensance ».

L’élu de 44 ans devrait se lancer prochainement dans la course à la présidentielle de 2024, mais semble vouloir consolider ses états de service conservateurs avant de défier Donald Trump dans les primaires républicaines.

Après des restrictions sur l’avortement ou l’immigration clandestine, il a paraphé lundi des lois concernant les campus, que la droite accuse régulièrement d’être le fief de gauchistes « woke » intolérants.

Le premier texte « réoriente nos universités sur leur mission traditionnelle » et met un terme « au concept relativement nouveau appelé Diversité, Équité et Inclusion (DEI) » qui a essaimé après les grandes manifestations antiracistes de 2020, a-t-il dit lors d’une conférence de presse.

« Ils ont été utilisés comme vernis pour imposer un programme idéologique […] et devraient plutôt s’appeler Discrimination, Exclusion et Indoctrination », a-t-il poursuivi.  

PHOTO STEPHEN MATUREN, AGENCE FRANCE-PRESSE

Le gouverneur de Floride Ron DeSantis

Concrètement, la loi interdit aux universités de financer des programmes cherchant à diversifier le profil de leurs étudiants et enseignants, mais aussi l’enseignement de cours sur les questions raciales ou sexuelles.

« Si vous voulez étudier des choses comme l’idéologie de genre, allez à Berkeley », grande faculté de Californie à la réputation progressiste, a lancé Ron DeSantis. « Mais, avec les dollars des contribuables, nous allons nous concentrer sur la mission classique de l’Université ».  

Dans la même veine, la seconde loi interdit aux établissements « d’obliger les étudiants et les employés à faire acte d’allégeance politique – ils appellent ça des déclarations de diversité –[…] afin d’être recruté », a-t-il encore dit.

Les mesures ont été vivement critiquées par la gauche et le monde enseignant. L’élue démocrate de Floride Anna Eskamani a ainsi décrié « une loi destructrice qui s’attaque aux étudiants issus de la diversité […] et supprime la liberté académique ».