(Washington) Le département américain de la Justice a nié vendredi que ses services aient exercé des pressions pour ralentir l’enquête contre le fils du président Joe Biden, après la publication des témoignages troublants de deux « lanceurs d’alerte ».

Poursuivi par la justice fédérale, Hunter Biden, 53 ans, a admis cette semaine des fraudes fiscales mineures et a reconnu avoir acquis une arme à feu malgré sa toxicomanie.

Le cadet du président démocrate comparaîtra le 26 juillet devant un juge pour entériner cet accord qui lui évitera un procès gênant en pleine campagne de réélection de son père.

Joe Biden, qui n’a jamais lâché son fils et continue de se dire « fier » de lui malgré ses frasques, espérait ainsi refermer une page délicate.  

Mais, deux agents des services du fisc ont assuré, dans des témoignages au Congrès rendus publics jeudi, qu’Hunter Biden avait bénéficié d’un « traitement de faveur ».

L’un d’eux, Gary Shapley affirme que le département de la Justice a « ralenti l’enquête » et empêché les enquêteurs du fisc d’obtenir certaines informations. Selon lui, le département a aussi bridé le procureur fédéral responsable du dossier, David Weiss.

Merrick Garland a rétorqué vendredi que David Weiss, qui avait été nommé par l’ex-président Donald Trump, avait eu « toute latitude » dans ce dossier.  

« Je ne vois pas comment il aurait été possible pour qui que ce soit de l’empêcher de mener les poursuites » comme il l’entendait, a ajouté le secrétaire devant la presse.

Dans son témoignage, Gary Shapley a également rapporté un échange de texto entre Hunter Biden et une de ses relations d’affaires. « Je suis assis avec mon père et je voudrais comprendre pourquoi vous n’avez pas respecté vos engagements », écrivait-il en 2017 à un homme d’affaires chinois.

La Maison-Blanche a toutefois répété vendredi que « le président n’était pas impliqué dans les affaires de son fils » et « que le département de la Justice prenait ses décisions dans les enquêtes pénales en toute indépendance ».

Les frasques du fils d’Hunter Biden, qui a longtemps bataillé contre des dépendances à la drogue et à l’alcool, ont régulièrement défrayé la chronique et il est l’une des cibles préférées de l’opposition républicaine.

Les élus conservateurs lui reprochent d’avoir fait des affaires douteuses en Ukraine et en Chine alors que Joe Biden était vice-président de Barack Obama (2009-2017), en capitalisant sur les réseaux et le nom de son père.