(Washington) Des élus républicains ont tenté mardi au Congrès américain de mettre en évidence, avec les témoignages de deux agents du fisc, d’éventuelles pressions exercées par l’administration Biden sur des enquêtes judiciaires visant le fils du président.

Hunter Biden, 53 ans, a reconnu en juin avoir fraudé le fisc et avoir acquis une arme à feu alors qu’il était toxicomane, deux délits fédéraux. Il doit apparaître le 26 juillet devant un tribunal pour entériner cet accord qui lui évitera un procès gênant en pleine campagne de réélection de son père.

Avec ce dossier et d’autres affaires douteuses réalisées en Ukraine et en Chine, le fils du démocrate est devenu une cible privilégiée de la droite américaine.

Les élus républicains d’une commission de la Chambre des représentants ont auditionné mercredi deux agents du fisc américain, désignés comme lanceurs d’alertes après avoir assuré en juin qu’Hunter Biden avait bénéficié d’un « traitement de faveur » de la part de la justice fédérale.

L’un d’entre eux, Gary Shapley, assure que le procureur fédéral chargé du dossier n’a pas disposé, de la part du département de la Justice, de la liberté nécessaire pour mener à bien son enquête-ce que lui dément.

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Gary Shapley

M. Shapley assure que ce magistrat, David Weiss, n’a notamment pas pu prendre lui-même de décision concernant les chefs d’accusation.  

Le second lanceur d’alerte, Joseph Ziegler, enquêteur chevronné du fisc, est allé dans le même sens, déclarant mardi que ce procureur « était constamment entravé, limité, marginalisé » par des responsables du département de la Justice.

Le procureur général, Merrick Garland, avait rétorqué fin juin que David Weiss — nommé par l’ex-président Donald Trump — avait eu « toute latitude » dans ce dossier.

Des républicains ont appelé à ce qu’une enquête en destitution de Merrick Garland, nommé par Joe Biden, soit ouverte. Pour les démocrates, des débats et désaccords au sein d’une équipe d’enquêteurs sont monnaie courante et il n’y a là rien de politique.

Joe Biden lui n’a de cesse de répéter qu’il est « très fier » de son fils, malgré ses vicissitudes.

Les auditions menées mercredi s’inscrivent dans la volonté des républicains de convaincre les électeurs que l’appareil de l’État fédéral est détourné par le président Biden et ses proches dans l’objectif de viser ses opposants politiques.

Les démocrates répondent eux que ces efforts de la droite ne sont que des paravents servant à occulter les démêlés judiciaires qui s’accumulent pour Donald Trump.

L’ancien président, grand favori dans la course à la primaire républicaine pour 2024, a dit mardi être personnellement visé dans l’enquête fédérale sur l’assaut du Capitole. Il est déjà inculpé dans deux autres affaires.