(Washington) Des élus démocrates ont tiré à boulets rouges jeudi sur Robert Kennedy Jr, un neveu de JFK aux propos controversés en lice contre Joe Biden à l’investiture du parti pour la présidentielle de 2024.

Le républicain Jim Jordan avait invité M. Kennedy à témoigner jeudi à un panel de la Chambre américaine des représentants sur la « censure » imposée par l’administration Biden aux points de vues plus conservateurs.

Avant même le début de cette audience, le démocrate Gerry Connolly a fustigé son collègue Kennedy, l’accusant de tenir des propos racistes et d’embrasser des thèses conspirationnistes.

« Robert F. Kennedy Jr. est le tenant de croyances ignobles, nauséeuses, racistes, fanatiques, antisémites, anti-homosexuel, échafaudées sur des théories du complot », a déclaré M. Connolly.

Fils de Robert, frère cadet du président John F. Kennedy, Robert F. Kennedy Jr. est candidat à l’investiture du parti démocrate qu’il a peu de chances de remporter, des sondages le plaçant à une cinquantaine points de pourcentage derrière le président Biden, candidat à sa réélection.

Mais des démocrates craignent de le voir fonder son propre parti, grignotant ainsi des voix à Joe Biden et ouvrant par ricochet la voie à l’élection de l’ancien président Donald Trump, grand favori de l’investiture républicaine.

M. Kennedy Jr. avait déclaré l’an dernier que la situation était pire aujourd’hui pour une partie de la population américaine que pour Anne Frank, célèbre adolescente juive morte dans un camp nazi après s’être réfugiée pendant deux ans avec sa famille dans une maison d’Amsterdam.

M. Kennedy avait aussi comparé des discours d’Anthony Fauci, ex-conseiller de M. Biden sur la pandémie de COVID-19, à de la propagande nazie.

Devant des élus du Congrès jeudi, M. Kennedy Jr. a nié les allégations à son encontre, affirmant « n’avoir jamais prononcé une phrase qui soit raciste ou antisémite ».

Mais cela n’a pas empêché ses collègues de l’étriller. La démocrate Debbie Wasserman Schultz a qualifié ses propos « d’ignobles » tandis que Stacey Plaskett lui a reproché d’avoir suggéré que les restrictions imposées aux Américains non vaccinés pendant la pandémie étaient pires que celles imposées aux Juifs sous l’Allemagne nazie.

« La liberté d’expression n’est pas absolue », a martelé Mme Plaskett, dont le parti avait tenté en vain de convaincre le chef républicain à la Chambre, Kevin McCarthy, d’annuler l’invitation à témoigner de M. Kennedy Jr.

« Censurer une personne n’es pas la bonne réponse », a rétorqué M. McCarthy à propos du cas de M. Kennedy Jr., critiqué au sein même de sa prestigieuse famille.