(Washington) Le président de la Chambre des représentants des États-Unis, Kevin McCarthy, a annoncé mardi que les élus républicains pourraient envisager de déclencher une enquête en destitution contre le président Joe Biden en vertu d’allégations non prouvées d’inconduite financière, répondant à l’énorme pression venant du camp républicain pour manifester du soutien à Donald Trump avant l’élection présidentielle de 2024.

Lors d’un discours tenu mardi au Capitole, M. McCarthy a soutenu que les questions que les républicains de la Chambre des représentants soulèvent sur les finances de la famille Biden doivent être étudiées.

Jusqu’à présent, a-t-il reconnu, les enquêtes n’ont prouvé aucun acte répréhensible, mais une enquête en destitution « permettrait au Congrès d’obtenir les informations nécessaires pour connaître la vérité », a-t-il plaidé.

Une enquête en destitution par la Chambre des représentants serait une première étape vers une procédure de destitution. Une telle enquête pourrait être aussi longue que la Chambre le déterminera, s’étendant potentiellement jusqu’à la campagne électorale présidentielle.

« Nous irons jusqu’au bout de cette histoire », a lancé M. McCarthy.

Il s’agissait du commentaire le plus fort à ce jour de M. McCarthy à propos d’une éventuelle enquête en destitution contre M. Biden, lui qui avait pourtant écarté les efforts des conservateurs de la Chambre pour lancer une telle enquête dans les dernières semaines.

Devant négocier avec une faible majorité à la Chambre des représentants, M. McCarthy fait face aux demandes des alliés de M. Trump d’élever leurs priorités. M. Trump lui-même a demandé lors d’une assemble organisée par Fox News la semaine dernière pourquoi M. Biden n’avait pas encore été destitué.

M. McCarthy n’a pas encore offert son soutien à M. Trump, qui est le favori pour être le candidat républicain à la prochaine élection présidentielle, ni à aucun autre candidat.

Le porte-parole de la Maison-Blanche, Ian Sams, a déploré « l’empressement des républicains de la Chambre à s’en prendre au président, alors que leurs allégations sont sans fondement ».

« Au lieu de se concentrer sur les vrais problèmes que les Américains veulent que nous abordions, comme continuer à réduire l’inflation ou créer des emplois, c’est ce que les républicains veulent prioriser », a dénoncé M. Sams sur Twitter.

L’attachée de presse de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre, a refusé mardi de répondre aux questions sur une éventuelle enquête en destitution, reflétant la pensée de l’administration Biden selon laquelle il s’agit d’une diversion politique qui n’a pas le soutien du public ni même de l’intégralité de la majorité républicaine de M. McCarthy.