(Atlanta) Donald Trump a annoncé sa comparution jeudi à Atlanta, lançant une nouvelle séquence judiciaire et médiatique qui risque d’éclipser le premier débat entre ses rivaux républicains mercredi soir.

Cerné par les enquêtes, l’ancien président républicain est attendu dans l’État américain de Géorgie, où il sera jugé prochainement aux côtés de 18 co-accusés pour avoir tenté d’inverser le résultat de l’élection présidentielle de 2020 dans cet État clé du sud-est du pays.

Comme lors de chacune de ses inculpations, l’annonce de ce nouveau rebondissement est venue du principal intéressé, depuis son réseau Truth Social lundi soir : « J’irai à Atlanta, en Géorgie, jeudi pour être ARRÊTÉ par une procureure d’EXTRÊME GAUCHE », a-t-il écrit.

Les rivaux de Trump dans l’ombre

Quelques heures plus tôt, ses avocats avaient accepté de verser 200 000 dollars de caution, lui permettant de ne pas être placé en détention provisoire, à condition de ne violer aucune loi.

En pratique, M. Trump sera donc placé formellement en état d’arrestation tout en restant libre, et les autorités de cet État américain devraient prendre sa photo d’identité judiciaire, un cliché à l’effet potentiellement infamant pour le candidat.

Une autre étape commentée sur un ton d’ironie amère par Donald Trump :

« J’imagine qu’on pensait que j’étais susceptible de prendre la fuite – dans ce cas-là, je m’envolerais loin, peut-être en Russie, où je partagerais une suite dorée avec Vladimir, et on ne me reverrait plus jamais », a-t-il lancé dans la nuit de lundi à mardi.

Cette saga judiciaire, décortiquée et commentée dans les moindres détails par toute la presse américaine, braque une nouvelle fois les projecteurs sur le milliardaire, candidat à la Maison-Blanche, plutôt que sur ses rivaux.

À commencer par le gouverneur de Floride Ron DeSantis, ou l’ancien vice-président Mike Pence, qui espéraient profiter du premier débat entre prétendants républicains pour relancer leur campagne.

PHOTOMONTAGE ASSOCIATED PRESS

Des candidats républicains. En haut, de gauche à droite : Tim Scott, Ron DeSantis, Nikki Haley et Vivek Ramaswamy ; en bas, de gauche à droite : Chris Christie, Mike Pence, Doug Burgum et Asa Hutchinson.

Mais cette émission, organisée mercredi à 21 h (heure de l'Est) dans le Wisconsin, et que Donald Trump a décidé de snober, risque elle aussi d’être reléguée au second plan.

Biden accélère le tempo

Donald Trump vante quotidiennement son avance sur les autres prétendants à l’investiture républicaine – un écart qui n’a fait que grandir depuis sa première inculpation au printemps, captée par les télévisions du monde entier.

Loin de nuire à l’ancien président, ses déboires judiciaires font pour l’instant affluer des millions de dollars en dons de ses partisans qui prétendent, comme lui, que l’ex-magnat de l’immobilier est victime d’une « chasse aux sorcières ».

Le vainqueur des primaires républicaines affrontera le prétendant désigné par les démocrates, très probablement Joe Biden, le 5 novembre 2024.  

Le président américain, candidat à sa réélection, se garde bien de commenter les ennuis judiciaires de Donald Trump, soucieux de ne pas alimenter ses accusations d’instrumentalisation de la justice.

Ce qui n’empêche pas le dirigeant d’accélérer le tempo de sa campagne, inondant le pays de publicités électorales vantant les mérites de sa politique économique. Coût de cette opération ? Le montant vertigineux de 25 millions de dollars.