(Washington) Une Américaine sur cinq subit des maltraitances médicales durant sa grossesse ou son accouchement, selon une nouvelle étude des autorités sanitaires mardi, qui met de nouveau en lumière la situation de crise concernant le suivi des femmes enceintes aux États-Unis.

Parmi les maltraitances les plus communes rapportées : essuyer un refus ou être ignorée après avoir demandé de l’aide, se faire crier dessus ou réprimander, voir son intimité physique violée, être menacée de ne pas recevoir un traitement ou d’être forcée à en recevoir un que l’on ne veut pas.

Cette étude publiée par les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), principale agence sanitaire fédérale aux États-Unis, a interrogé quelque 2400 femmes de 18 ans et plus, à propos de la grossesse de leur premier enfant.  

Elle montre que les femmes noires étaient les plus susceptibles de subir des mauvais traitements (30 % d’entre elles), suivies de près par les femmes hispaniques (29 %) – contre 18 % des femmes blanches.

« En tant que médecin, mère et femme noire, il est démoralisant d’entendre à quel point ces maltraitances sont communes », a déclaré dans un communiqué Wanda Barfield, responsable au sein des CDC. « Nous savons que le racisme et les discriminations peuvent conduire à des retards de traitements, et parfois à de tragiques décès que l’on aurait pu éviter. »

Le taux de mortalité maternelle est en hausse aux États-Unis depuis des années, et il est aujourd’hui l’un des pires parmi les pays industrialisés. La mortalité maternelle désigne les décès de femmes survenus durant leur grossesse, leur accouchement, ou peu après celui-ci.

Entre 2018 et 2021, ce taux a augmenté de 17,4 décès pour 100 000 naissances aux États-Unis, à 32,9 décès.

La grande majorité de ces décès sont évitables, soulignent les autorités sanitaires.

Selon l’étude publiée mardi, environ 40 % des femmes noires ont déclaré avoir subi des discriminations pendant leur grossesse ou leur accouchement, en raison notamment de leur couleur de peau, mais aussi de leur âge ou leur poids.

Par ailleurs, les femmes n’ayant pas d’assurance maladie ou une assurance publique ont fait état de davantage de maltraitances que les femmes bénéficiant d’une couverture santé privée.