(Washington) L’ex-président américain Donald Trump a plaidé non coupable de tentative d’inverser illégalement le résultat de l’élection présidentielle de 2020 dans l’État de Géorgie, selon un document judiciaire déposé jeudi.

Il s’agit du quatrième dossier pénal dans lequel est poursuivi le magnat de l’immobilier, favori des primaires républicaines pour reprendre la Maison-Blanche à son adversaire de 2020, l’actuel président Joe Biden.

La date de son procès dans cette affaire n’a pas encore été fixée.

Dans un autre document présenté par son avocat, M. Trump a officiellement demandé la dissociation de son dossier de plusieurs des 18 autres prévenus qui ont opté pour un « procès rapide », prévu à partir d’octobre, réclamant davantage de temps pour préparer sa défense.

Criant à l’« ingérence électorale », le magnat de l’immobilier martèle sa volonté que ces procès se tiennent après l’élection présidentielle, prévue en novembre 2024.

Convoqué le 6 septembre pour sa mise en accusation publique en Géorgie, Donald Trump, comme l’ont déjà fait plusieurs autres accusés, a indiqué dans le document judiciaire renoncer à son droit de comparaître devant le juge et ne devrait donc pas se déplacer de nouveau à Atlanta, capitale de l’État de Géorgie.

PHOTO BUREAU DU SHÉRIF DU COMTÉ DE FULTON, FOURNIE PAR REUTERS

Photo d’identité judiciaire de Donald Trump

Il avait dû se présenter en personne la semaine dernière dans une prison d’Atlanta le temps d’y être fiché et de se soumettre à une prise de photo d’identité judiciaire, une première pour un ancien président américain.

Déjà trois procès en trois mois

M. Trump et 18 autres personnes, dont son ancien avocat Rudy Giuliani, ont été inculpés le 14 août de tentatives illicites d’obtenir l’inversion du résultat de l’élection de 2020 dans cet État clé, remporté par Joe Biden.

La loi sur la délinquance en bande organisée utilisée par la procureure dans ce dossier prévoit des peines de 5 à 20 ans de prison.

Le septuagénaire est en outre accusé à New York de paiements suspects à une ancienne actrice de films X, et par la justice fédérale de pressions électorales lors de la présidentielle de 2020 ainsi que de gestion négligente de documents confidentiels après son départ de la Maison-Blanche.

L’ancien président a plaidé non coupable dans toutes ces affaires. Il attribue systématiquement ses déboires judiciaires à l’administration de Joe Biden, également candidat à sa propre réélection.

Le tempétueux républicain s’apprête en tout cas à vivre une année 2024 hors norme, entre rassemblements de campagne électorale et procès au criminel, en mars et en mai – un calendrier qui pourrait encore évoluer.

Il s’est insurgé contre la décision, lundi, de la juge dans son procès devant un tribunal fédéral à Washington d’en fixer l’ouverture au 4 mars 2024, la veille du « Super Tuesday », l’une des plus importantes échéances des primaires républicaines.

Mais plusieurs analystes politiques observent que s’il confirme dans les primaires républicaines l’avance phénoménale dont le créditent les sondages, il pourrait déjà à cette date avoir définitivement assuré sa position de candidat du parti à la présidentielle.

Chaque rebondissement judiciaire lui apporte d’ailleurs des millions de dollars en dons de campagne, versés par des trumpistes convaincus qu’il est victime d’une cabale politique.