(New York) Un étudiant de l’État de New York doit être présenté mercredi à la justice pour des menaces de meurtre en ligne à l’encontre de ses camarades juifs, dans un contexte de crainte de montée des crimes antisémites et racistes avec la guerre au Proche-Orient.

Plusieurs responsables américains ont dénoncé des actes antisémites et islamophobes aux États-Unis depuis les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre puis les bombardements d’Israël sur Gaza.

Patrick Dai, âgé de 21 ans, étudiant à l’université Cornell de New York, a été arrêté mardi, accusé d’avoir publié en ligne des « menaces de tuer ou blesser » des personnes juives, ont annoncé mardi les autorités judiciaires américaines dans un communiqué.

L’homme, qui risque jusqu’à cinq ans de prison, doit être présenté aux juges mercredi, ont-elles ajouté.

Le suspect avait aussi menacé de « poignarder et trancher la gorge de tous les hommes juifs sur le campus, de violer et de jeter du haut d’une falaise toutes les femmes juives et de décapiter tous les bébés juifs ».

Les autorités judiciaires américaines n’ont pas précisé si l’étudiant avait fait directement référence à la guerre au Proche-Orient.

Cette arrestation témoigne de l’engagement du gouvernement américain « contre les actes illégaux motivés par la haine », a assuré mercredi le procureur général Merrick Garland.

« Les menaces contre les communautés juives, musulmanes et arabes ont considérablement augmenté dans notre pays », a-t-il déclaré lors d’un forum virtuel sur la haine.

« Le département de la Justice ne tolère aucune violence ou menaces illégales de violence alimentées par l’antisémitisme ou l’islamophobie », a-t-il insisté, selon ses propos retranscris dans un communiqué.

L’étudiant de Cornell est notamment accusé d’avoir menacé d’« apporter un fusil d’assaut sur le campus et d’abattre tous les porcs juifs », notamment en « tirant » sur un réfectoire casher, a précisé le communiqué.

L’université avait indiqué dimanche que la police enquêtait sur des menaces antisémites publiées sur l’internet.

Lundi, la Maison-Blanche a alerté contre une « hausse alarmante des incidents antisémites dans les écoles et sur les campus universitaires », sans donner de chiffre précis.

La guerre entre Israël et le Hamas suscite de fortes tensions dans les universités américaines les plus prestigieuses, comme Harvard, où une trentaine d’organisations étudiantes ont désigné « le régime israélien pour entièrement responsable de la violence ».

Le texte a provoqué l’indignation de plusieurs responsables politiques et personnalités publiques.

Dans une lettre ouverte, des présidents d’universités israéliennes ont accusé mercredi les campus américains d’être devenus des « terrains propices aux sentiments anti-israéliens et antisémites, largement alimentés par une compréhension naïve et biaisée du conflit ».

En Israël, plus de 1400 personnes ont été tuées, essentiellement des civils lors de l’attaque sanglante du Hamas le 7 octobre, selon les autorités.  

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé mercredi que 8796 personnes, essentiellement des civils, dont 3648 enfants, ont été tuées depuis l’attaque du 7 octobre dans la bande de Gaza, territoire pauvre et exigu bombardé sans relâche par Israël.