(Nantucket) Les États-Unis prennent avec « le plus grand sérieux » les allégations d’un complot indien visant à assassiner un activiste indépendantiste sikh sur le sol américain, a annoncé la Maison-Blanche mercredi, après qu’une affaire similaire a détérioré les relations entre le Canada et l’Inde.  

Cette déclaration survient le jour de la parution d’un article dans le journal Financial Times selon lequel les autorités américaines ont déjoué un complot visant à tuer Gurpatwant Singh Pannun, citoyen américain et canadien.

« Nous prenons cette affaire avec le plus grand sérieux, et le gouvernement américain l’a évoquée avec le gouvernement indien, y compris au plus haut niveau », a déclaré Adrienne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale des États-Unis.

Les autorités indiennes ont exprimé « leur surprise et leur inquiétude », disant que « de telles pratiques ne faisaient pas partie de leur politique », a-t-elle ajouté dans un communiqué.  

Selon Adrienne Watson, le gouvernement indien mène « l’enquête sur cette affaire » et en dira « plus dans les jours à venir ».

« Nous avons fait savoir que nous nous attendons à ce que toute personne jugée responsable rende des comptes », a-t-elle assuré.  

Avocat, Gurpatwant Singh Pannun a fondé l’organisation américaine Sikhs For Justice qui souhaite la création d’un État sikh indépendant, le « Khalistan ».

Le président américain Joe Biden a soulevé la question avec le premier ministre indien Narendra Modi lors du sommet du G20 à New Delhi en septembre, selon le Financial Times.

En septembre, le premier ministre Justin Trudeau avait publiquement impliqué les services de renseignements indiens dans le meurtre d’un Canadien d’origine indienne, activiste militant lui aussi pour l’établissement d’un territoire sikh indépendant.

Ottawa avait expulsé un diplomate indien accusé d’être lié à sa mort. New Delhi avait qualifié d’« absurde » cette accusation.

Le sikhisme est une religion minoritaire originaire du nord de l’Inde qui remonte au XVe siècle et s’inspire à la fois de l’hindouisme et de l’islam.

Le mouvement séparatiste pour le « Khalistan » remonte à l’indépendance de l’Inde et a été accusé d’être responsable de l’assassinat de la première ministre Indira Gandhi en 1984 et d’un attentat à la bombe contre un avion de ligne l’année suivante.