(Washington) Donald Trump a argumenté jeudi en faveur d’une « immunité totale » pour le président des États-Unis, au moment où une cour d’appel à Washington examine sa demande d’immunité face aux poursuites pénales l’accusant d’avoir tenté d’inverser illégalement les résultats de l’élection de 2020.

« Un président des États-Unis devrait avoir une immunité totale, sans quoi il ou elle ne pourrait pas correctement exercer ses fonctions », et ce « même pour des faits qui “franchissent une ligne rouge” », a déclaré dans un message tout en majuscules l’ex-président républicain sur sa plateforme Truth Social.

Poursuivi dans quatre affaires pénales, le grand favori des primaires républicaines pour l’élection présidentielle de novembre cherche par ses multiples recours à reporter ses procès le plus tard possible, et en tout cas après le scrutin.

En décembre, la juge qui préside les débats au procès autour des accusations de tentatives d’inverser illégalement les résultats de la présidentielle de 2020 avait rejeté sa requête en immunité, considérant qu’aucun texte ne protégeait un ex-président contre des poursuites pénales.

Donald Trump s’était pourvu en appel, et son avocat John Sauer avait argumenté devant les juges début janvier que « permettre qu’un président soit poursuivi pour ses actes officiels ouvrirait une boîte de Pandore dont ce pays pourrait ne jamais se remettre ».

À une des juges, Florence Pan, qui lui demandait si envoyer les forces spéciales assassiner un opposant politique ou vendre des grâces présidentielles relevait de ces actes officiels, John Sauer a répondu par l’affirmative.

Les trois juges de la Cour d’appel de Washington ont exprimé leur scepticisme face à cette demande d’immunité.

En cas de décision en sa défaveur, Donald Trump pourrait se pourvoir devant la Cour suprême des États-Unis.

« Que Dieu bénisse la Cour suprême », a d’ailleurs lancé l’ex-président dans sa publication de jeudi sur Truth Social, disant espérer « une décision facile » sur la question de l’immunité présidentielle.

Le milliardaire a également comparé l’office présidentiel à celui d’un policier.

« Vous ne pouvez pas empêcher la police de faire son travail de prévention forte et efficace du crime parce que vous voulez éviter d’avoir parfois un “policier voyou” ou une “brebis galeuse”. Parfois il faut pouvoir se satisfaire de “l’excellent mais légèrement imparfait”. »