(Washington) Un Boeing 747 cargo de la compagnie aérienne américaine Atlas Air a atterri en urgence tard jeudi à Miami, à la suite du dysfonctionnement de l’un de ses moteurs peu après son décollage, a indiqué vendredi la compagnie à l’AFP.

Selon un enregistrement d’environ six minutes des échanges avec la tour de contrôle publié sur le site spécialisé LiveATC.net et consulté par l’AFP, le pilote de l’appareil a prévenu d’un « incendie de moteur », après avoir lancé un appel de détresse (« mayday, mayday »).

Il a ensuite demandé l’autorisation de retourner se poser à l’aéroport et a précisé notamment, en réponse au contrôleur aérien, avoir « cinq âmes à bord ».

L’avion « a atterri en toute sécurité après avoir fait face à un dysfonctionnement d’un moteur peu après son départ », a indiqué un porte-parole d’Atlas Air dans un communiqué.

« L’équipage a suivi toutes les procédures standards de sécurité et est revenu en sécurité à l’aéroport de Miami », a-t-il ajouté, précisant que la compagnie aérienne allait enquêter sur les causes de cette panne.

L’agence américaine de régulation de l’aviation civile (FAA) a confirmé dans un communiqué l’incident survenu vers 22 h 30 jeudi sur ce vol à destination de Porto Rico et a ouvert une enquête.

Dans un rapport d’incident publié sur son site web, elle a précisé qu’une inspection menée après le vol avait repéré un « trou de la taille d’une balle de softball [environ un pamplemousse] au-dessus du moteur numéro 2 ».

L’agence de sécurité des transports (NTSB) a également ouvert une enquête. Elle a simplement fait savoir qu’elle « rassembl[ait] des informations pour évaluer et déterminer l’ampleur de l’enquête » à réaliser.

De son côté, l’avionneur Boeing a assuré « soutenir [son] client » et dit qu’il allait « collaborer à l’enquête du NTSB sur cet incident ».

Enquêtes multiples

GE Aerospace, fabricant des quatre moteurs GEnx-2B montés sur le 747 cargo d’Atlas Air, « fournit une assistance technique à la FAA et au [NTSB] dans leurs enquêtes sur l’incident », a indiqué à l’AFP un porte-parole de cette filiale du conglomérat américain General Electric, assurant que la sécurité était sa « priorité absolue ».

D’après le site Airfleets.net, l’appareil a été mis en service en octobre 2015.

Boeing est déjà sous le coup d’une enquête de la FAA sur une possible défaillance au niveau de ses contrôles de qualité, à la suite d’un incident survenu le 5 janvier.

Une porte condamnée s’est détachée ce jour-là de la carlingue d’un Boeing 737 MAX 9 lors d’un vol d’Alaska Airlines reliant Portland (Oregon) à Ontario (Californie). L’incident a fait quelques blessés légers et l’avion a pu atterrir sans encombre à son aéroport d’origine.

La FAA a ordonné le maintien au sol jusqu’à nouvel ordre des Boeing 737 MAX 9 aux États-Unis.

Il s’agit du premier problème majeur survenu en vol sur un Boeing depuis les accidents mortels du 737 MAX 8 en 2018 et en 2019, qui ont fait 346 morts et ont entraîné une longue immobilisation de tous les avions de la famille des 737 MAX – avions vedettes de Boeing – dans le monde.

Mais l’avionneur accumule les péripéties depuis quelques mois sur ce modèle, notamment sur le fuselage, signalant en particulier un problème sur la cloison étanche arrière. Fin décembre, il prévenait d’un risque de « boulon desserré » sur le système de contrôle du gouvernail.

Vers 14 h 45, l’action de Boeing gagnait 1,13 % à la Bourse de New York.