« Marche pour la vie » Des militants antiavortement manifestent à Washington

(Washington) Plusieurs milliers de militants antiavortement ont défilé vendredi sous la neige à Washington, en prévenant les républicains que la question pèserait lourd lors de la présidentielle de novembre.

« Avorter c’est tuer », ont scandé des manifestants, dont beaucoup étaient très jeunes, tandis que d’autres brandissaient des croix ou des pancartes appelant à « faire plus de bébés ».

Les « pro-vie », comme ils se qualifient, ont enregistré une victoire historique en juin 2022, lorsque la Cour suprême a annulé l’arrêt Roe contre Wade qui protégeait l’accès à l’avortement au niveau fédéral.

Le temple du droit américain renvoyait ainsi la question aux États mais depuis, les batailles législatives et judiciaires n’ont fait que se multiplier. À chaque vote local sur l’avortement, ce sont les pro-choix qui l’ont emporté.

« Nous avons encore beaucoup de travail à faire », reconnaît Julie, manifestante de 45 ans venue du New Jersey et qui ne souhaite pas donner son nom de famille.

D’après elle, il faut non seulement que son camp continue sans relâche à « éduquer » sur l’avortement, mais aussi que les États fournissent un soutien « durable », notamment financier, aux femmes qui se retrouvent enceintes.

Les organisateurs de cette « Marche pour la vie » annuelle ont indiqué que l’objectif était « non seulement de changer les lois aux niveaux étatique et fédéral, mais aussi de changer la culture pour au final rendre l’avortement inconcevable ».

« Hé, le Parti républicain, nous votons antiavortement d’abord », disait une grande banderole déployée pendant la manifestation, mettant ainsi en garde la droite contre toute concession au moment où la défense de l’avortement se révèle, pour l’instant, être une stratégie gagnante pour les démocrates.

L’avortement est l’un des principaux thèmes de la campagne présidentielle et la vice-présidente de Joe Biden, Kamala Harris, a prévu une tournée dans le pays pour défendre le droit à l’avortement.

Elle se rend au Wisconsin ce lundi 22 janvier, jour du 51^e anniversaire de l’arrêt Roe contre Wade.

Depuis l’annulation de la garantie fédérale à l’avortement, de nombreux États ont fortement restreint voire interdit l’avortement sur leur sol et des milliers d’Américaines sont obligées d’entreprendre des voyages pénibles et coûteux pour avorter.