(Washington) L’influent syndicat automobile américain UAW a appelé mercredi à voter pour le président Joe Biden en novembre, un soutien bienvenu pour le démocrate de 81 ans face à son rival républicain Donald Trump.

« Notre soutien se mérite. Joe Biden le mérite », a dit Shawn Fain, président du syndicat.

En conclusion d’un discours énergique, truffé d’attaques contre l’ancien président républicain, il a dit : « L’UAW appelle à voter pour Joe Biden comme président des États-Unis ».

« J’ai tenu ma promesse d’être le président le plus favorable aux syndicats. Je suis fier de votre soutien. […] Vous avez le mien », a ensuite réagi le président américain, qui s’est coiffé au début de son discours d’une casquette de l’organisation.

« Nous allons mener un grand combat. Nous allons changer en profondeur l’économie de ce pays », a promis le démocrate, visiblement porté par l’enthousiasme de l’assistance.

Joe Biden a dit vouloir « transformer une économie qui protège ceux qui sont en haut, en une économie qui donne une vraie chance de s’en sortir à ceux qui ont construit ce pays », a-t-il encore déclaré.

Il a accusé son prédécesseur d’avoir « baissé les impôts pour les très riches et les entreprises », d’avoir « fait partir de bons emplois à l’étranger », et d’avoir « réduit l’investissement ».

Donald Trump, grand favori de la course à l’investiture républicaine, « n’en a rien à faire des travailleurs », a pour sa part accusé le chef de l’organisation syndicale, tandis que l’assistance huait cette mention de l’ancien président.

« Donald Trump est un jaune [terme péjoratif désignant les briseurs de grève]. Donald Trump est un milliardaire et c’est eux qu’il représente », a-t-il asséné.

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Shawn Fain, président du syndicat automobile UAW

Shawn Fain a rappelé que Joe Biden, mégaphone en main, avait été le premier président américain dans l’histoire à se rendre sur un piquet de grève l’année dernière.

« Il a entendu notre appel, il est monté au créneau, il est venu », a déclaré le syndicaliste.

Le démocrate avait rejoint des ouvriers d’une usine proche de Detroit, dans le Michigan, un État qui pèsera lourd lors de la présidentielle.

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Joe Biden s’adressant aux travailleurs de l’automobile lors de la grève de septembre 2023, dans le Michigan.

L’UAW avait alors lancé une grève contre les trois plus grands constructeurs américains : General Motors, Ford, et Stellantis, propriétaire de la marque Chrysler.

La mobilisation avait débouché sur des revalorisations salariales.

« En novembre prochain, nous pouvons nous lever et élire quelqu’un qui sera à nos côtés et soutiendra notre cause. Ou nous pouvons élire quelqu’un qui nous divisera et s’opposera à nous », a encore déclaré Shawn Fain.  

Donald Trump avait gagné, en 2016 comme 2020, une large majorité des voix de l’électorat ouvrier blanc, qui vote généralement à droite depuis le milieu des années 1960.

Joe Biden avait toutefois, lors de sa bataille contre Donald Trump il y a quatre ans, fait mieux qu’Hillary Clinton en 2016 auprès de cet électorat.

Il espère cette fois maintenir, voire augmenter un peu ce réservoir de voix, qui pourrait s’avérer décisif dans certaines circonscriptions disputées.