Ce qui devait être une journée festive a tourné au cauchemar, mercredi, à Kansas City. Au moins une personne a été tuée et 21 autres ont été blessées dans une fusillade survenue à la fin du défilé célébrant la victoire des Chiefs au Super Bowl.

Près d’un million de personnes étaient rassemblées dans les rues de la plus grande ville du Missouri pour célébrer le triomphe des Chiefs lorsque des tirs ont soudainement retenti, non loin de la gare Union Station.

PHOTO ANDREW CABALLERO-REYNOLDS, AGENCE FRANCE-PRESSE

Des personnes venues assister au défilé des Chiefs de Kansas City quittent les lieux en panique après la fusillade.

Trois personnes ont été arrêtées dans la foulée. En fin de soirée mercredi, les enquêteurs ignoraient toujours le motif de la fusillade.

En ligne, des vidéos de partisans fuyant à toutes jambes et sautant par-dessus des barricades montraient une scène chaotique. Sur l’une d’entre elles, une femme pratique un message cardiaque sur une personne immobile au milieu d’une foule désordonnée. Au sol, des confettis rouges et jaunes – les couleurs de l’équipe –, des canettes de soda vides et des chaises pliantes renversées.

« Je pensais que c’était des feux d’artifice », a témoigné John O’Connor auprès du quotidien The Kansas City Star, affirmant avoir entendu « entre 15 et 20 tirs dans un bref laps de temps ».

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Une personne blessée dans la fusillade est évacuée par des premiers répondants.

Au moins 21 personnes ont été blessées lors de la fusillade, a déclaré la chef de la police de Kansas City, Stacey Graves. Parmi elles, huit victimes ont été traitées pour des blessures par balle à l’hôpital University Health, dont deux dans un état critique. Une personne se trouvait aussi dans un état critique à l’hôpital Saint Luke.

La victime, Lisa Lopez, était animatrice à la radio locale KKFI. « Cet acte insensé a enlevé une belle personne à sa famille et à la communauté de [Kansas City] », a déclaré la station sur Facebook.

Les responsables de l’hôpital Children’s Mercy ont indiqué que 11 enfants âgés de 6 à 15 ans étaient traités à l’hôpital, et que neuf d’entre eux présentaient des blessures par balle. Aucun n’était dans un état critique.

Réagissant à l’évènement, le président américain, Joe Biden, a de nouveau exhorté le Congrès à agir contre la violence par armes à feu.

« Avec [ma femme] Jill, nous prions pour ceux qui ont été tués et blessés aujourd’hui à Kansas City, et pour notre pays afin qu’il trouve la détermination de mettre fin à cette épidémie insensée de violence par armes à feu qui nous déchire », a-t-il déclaré dans un communiqué de la Maison-Blanche.

« Tout le monde par terre ! »

La police de Kansas City n’a pas donné de détails sur les individus appréhendés. Le type d’armes à feu utilisé n’a pas été précisé non plus.

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Trois personnes ont été arrêtées, mais la police n’a pas donné de détails sur les individus appréhendés ni le type d’arme utilisé.

« Il reste beaucoup de travail à faire. Nous n’en sommes qu’au début », a souligné Stacey Graves.

A priori, la fusillade ne semblait pas être un acte de terrorisme, mais le résultat d’une dispute qui a mal tourné, selon une source policière anonyme citée par CBS.

À l’Associated Press, Lisa Money a raconté qu’elle ramassait des confettis vers la fin du défilé lorsqu’elle a entendu quelqu’un crier : « par terre, par terre, tout le monde par terre ! »

« Je n’arrive pas à y croire, a-t-elle dit. Qui ferait quelque chose comme ça ? C’est censé être un jour de fête pour tout le monde dans la ville et ses environs, et puis vous avez un idiot qui fait quelque chose comme ça. »

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Partisans et policiers entourent une personne blessée.

Kevin Sanders, 53 ans, de Lenexa, au Kansas, a entendu ce qui ressemblait à des pétards, puis à des gens qui couraient. Le calme est revenu, mais 10 minutes plus tard, des ambulances ont commencé à arriver, a-t-il précisé.

Adrian Robinson a décrit une scène similaire au New York Times. Après avoir entendu ce qu’il pensait être des pétards, il a vu des centaines de personnes courir dans la rue. Une minute plus tard, les mêmes personnes repartaient en courant dans la direction opposée.

« Les gens étaient traumatisés, a-t-il raconté. Ils pleuraient. Ils faisaient de l’hyperventilation. »

« Je suis en colère par rapport à ce qui est arrivé aujourd’hui », a déclaré la chef de la police de Kansas City, Stacey Graves.

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La police continuait à inspecter les lieux après le départ de la foule.

« C’est une tragédie absolue, du type à laquelle on ne serait jamais attendus à Kansas City », a dit le maire Quinton Lucas, qui se trouvait lui-même au défilé et a entendu les coups de feu.

Un défilé pour célébrer une victoire au Super Bowl, « c’est un jour dont beaucoup de gens espèrent se souvenir pour le reste de leur vie ; et ce dont ils ne devraient pas avoir à se souvenir, c’est de la menace posée par la violence par armes à feu », a déclaré le maire lors d’une conférence de presse.

Un haut responsable de la Maison-Blanche a assuré que l’administration Biden suivait de près la situation et que les forces de l’ordre fédérales étaient sur place en soutien.

Les Chiefs « profondément attristés »

En soirée, les Chiefs ont fait savoir que tous leurs joueurs, entraîneurs et membres du personnel étaient sains et saufs.

« Nous sommes profondément attristés par l’acte de violence insensé qui s’est produit à l’extérieur d’Union Station à la fin du défilé et du rassemblement d’aujourd’hui. Nous sommes de tout cœur avec les victimes, leurs familles et tous les habitants de Kansas City », a réagi le club.

Sur les réseaux sociaux, le quart-arrière vedette Patrick Mahomes a déclaré qu’il « priait pour Kansas City ». À peine une heure avant la fusillade, la Ligue nationale de football avait publié une vidéo du joueur qui célébrait pendant le défilé.

Avec le New York Times, l’Associated Press, CBS et NBC News