(Washington) Les élus de l’Alabama ont adopté jeudi des propositions de loi visant à protéger les fécondations in vitro (FIV), après que la Cour suprême de cet État du Sud des États-Unis a dit considérer les embryons conservés par congélation comme des « enfants ».

La Chambre des représentants locale a approuvé un texte accordant une « immunité civile et pénale en cas de décès ou de dommages causés à un embryon à toute personne ou entité lors de la fourniture ou de la réception de biens ou de services liés à la fécondation in vitro ».

Le Sénat a adopté un texte similaire, qui serait lui aussi rétroactif, garantissant une immunité aux personnes fournissant « des biens et services liés à la fécondation in vitro dans certaines circonstances ».

Une législation unifiée doit encore être adoptée avant que le texte ne soit envoyé à la gouverneure Kay Ivey pour être ratifié, selon NBC News.

La décision de la Cour suprême de l’Alabama avait créé la stupeur il y a une dizaine de jours.

Conséquence directe, plusieurs cliniques spécialisées dans la procréation médicalement assistée (PMA) dans cet État conservateur ont annoncé suspendre leurs activités de fécondations in vitro de crainte de poursuites judiciaires.

Le président démocrate Joe Biden a qualifié la décision de « scandaleuse » tandis que son rival républicain Donald Trump a dit soutenir « fortement l’accès aux FIV pour les couples qui essaient d’avoir un précieux bébé ».

L’affaire, directement liée au débat sur l’avortement, s’est rapidement hissée jusqu’en haut de la campagne électorale et illustre un certain malaise au sein du camp conservateur, qui ne cesse de se dire résolument « pro-vie ». Car suspendre les FIV entre en contradiction avec sa défense des valeurs familiales traditionnelles.