(Miami) Un tribunal fédéral de Floride a examiné vendredi le calendrier du procès de l’ex-président américain Donald Trump pour sa gestion potentiellement désinvolte de documents classifiés, prévu à partir du 20 mai, qui sera probablement reporté de plusieurs mois.

Visé par quatre procédures pénales distinctes, le grand favori des primaires républicaines pour l’élection présidentielle de novembre cherche par ses multiples recours à passer en jugement le plus tard possible, en tout cas après le scrutin.

Par ailleurs, en Géorgie, autre État du sud-est du pays, où Donald Trump et plusieurs de ses coprévenus poursuivis pour tentatives illégales d’y inverser les résultats de l’élection de 2020 réclament le dessaisissement de la procureure, une dernière audience s’est tenue devant le juge Scott McAfee.

Après avoir entendu les deux parties, le juge a indiqué son intention de rendre une décision dans les deux prochaines semaines.

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La procureure Fani Willis. Les avocats de Donald Trump tentent d’écarter celle-ci du procès sur les tentatives de l’ex-président d’inverser les résultats de l’élection de 2020 en Géorgie.

S’il concluait à un conflit d’intérêts justifiant un dessaisissement de la procureure Fani Willis en raison de sa relation intime avec un enquêteur qu’elle a engagé dans ce dossier, cela reporterait encore la tenue de ce procès, pour lequel aucune date n’a été fixée.

En Floride, où il est poursuivi avec deux de ses assistants pour avoir indûment conservé des documents confidentiels, Donald Trump assistait vendredi à l’audience, à huis clos mais suivie par un pool de médias, présidée par la juge Aileen Cannon.

Selon ces médias, la juge a qualifié d’« irréalistes » certaines échéances prévues par l’équipe du procureur spécial Jack Smith, en charge de l’instruction de ce dossier, qui a proposé le 8 juillet comme nouvelle date de début du procès.

Elle a indiqué souhaiter un calendrier suffisamment espacé pour permettre de la « souplesse », notamment en raison de la possibilité de chevauchement avec les autres procédures pénales contre l’ex-président.

Immunité

Les avocats de Donald Trump font valoir qu’« un procès équitable ne peut pas se tenir avant la fin de l’élection présidentielle de 2024 ».

Ils ont néanmoins évoqué la date du 12 août pour leur client et un de ses coprévenus mais suggèrent au tribunal d’attendre que la Cour suprême des États-Unis se soit prononcée sur l’immunité pénale revendiquée par leur client en tant qu’ex-président.

La plus haute juridiction du pays s’est saisie mercredi de cette question inédite de l’immunité pénale d’un ancien président, différant encore la tenue de son procès fédéral pour tentatives illégales d’inverser les résultats de l’élection de 2020, un dossier également instruit par Jack Smith.

Ce procès, qui aurait dû s’ouvrir le 4 mars, est désormais reporté jusqu’à ce que la Cour suprême statue.

S’il était de nouveau élu, Donald Trump pourrait, une fois investi en janvier 2025, ordonner l’arrêt des poursuites fédérales à son encontre.

Il est poursuivi en Floride pour avoir compromis la sécurité nationale en conservant des documents classés confidentiels après son départ de la Maison-Blanche en janvier 2021, dont des plans militaires ou des informations sur des armes nucléaires, dans sa résidence privée dans cet État, au lieu de les remettre aux Archives nationales comme l’exige la loi.

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Des documents confidentiels retrouvés dans la résidence de Donald Trump en Floride.

Une autre loi, sur l’espionnage, interdit de conserver des secrets d’État dans des lieux non autorisés et non sécurisés.

Visé au total par 41 chefs d’accusation, il est également accusé d’avoir tenté de détruire des preuves dans cette affaire.