(Washington) La Maison-Blanche a invité Ioulia Navalnaïa, veuve de l’opposant russe Alexeï Navalny, pour le discours sur l’état de l’Union du président Joe Biden, mais elle ne pourra pas y assister, a fait savoir mardi sa porte-parole.

« Je peux confirmer qu’elle a été invitée. Elle ne peut plus y assister », a dit Karine Jean-Pierre lors de son point de presse quotidien.

Elle a précisé que l’invitation était venue du président américain lui-même, lors d’une récente rencontre à San Francisco.

Le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, a lui fait savoir qu’il conviait Ella Milman et Mikhail Gershkovich à assister au discours, afin de « braquer les projecteurs » sur le sort de leur fils Evan Gershkovich, journaliste du Wall Street Journal emprisonné en Russie depuis près d’un an.

Joe Biden prononcera jeudi devant le Congrès cette grande allocution annuelle, qui prend un relief particulier à quelques mois de l’élection présidentielle, à laquelle il est candidat.

La Maison-Blanche invite chaque année des citoyens et des personnalités qui incarnent les priorités politiques du moment, et qui assistent au discours aux côtés de la première dame – en l’occurrence Jill Biden.

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Ioulia Navalnaïa, veuve de l’opposant russe Alexeï Navalny

L’une des invitées cette année est la Texane Kate Cox. Elle avait dû quitter son État pour avorter, après avoir appris que le fœtus qu’elle portait n’était pas viable. Le président américain a fait de la défense du droit à l’avortement un thème de sa campagne de réélection.

Le démocrate de 81 ans se présente aussi comme le défenseur de la démocratie aux États-Unis, et dans le monde, au travers notamment de son soutien à l’Ukraine face à la Russie.

Joe Biden avait rencontré la veuve et la fille d’Alexeï Navalny le 22 février, en Californie, et avait désigné le président russe Vladimir Poutine comme « responsable » de la mort en détention de l’opposant.

Le discours sur l’état de l’Union répond à une exigence de la Constitution américaine, qui prévoit que le président informe « périodiquement » le Congrès.

Cette obligation constitutionnelle est devenue au fil du temps un rituel politique très solennel, qui permet au président d’exposer ses priorités tout en vantant ses réussites, au cours d’une allocution durant généralement plus d’une heure.

Cette année, Joe Biden voudra aussi mettre à profit son discours pour combattre les inquiétudes des Américains sur son âge et ses facultés, exprimées dans de nombreux sondages.