(Washington) La sénatrice indépendante de l’Arizona (sud-ouest), Kyrsten Sinema, a annoncé mardi qu’elle ne se représenterait pas et quitterait le Sénat cet automne après seulement un mandat, qui en a fait une figure atypique de la politique américaine.

« Je quitterai le Sénat à la fin l’année parce que je choisis la courtoisie, l’entente mutuelle, la compréhension, la coopération », a dit l’ancienne membre du Parti démocrate dans un message diffusé sur le réseau social X.

« Le compromis est devenu un gros mot. Nous sommes à la croisée des chemins et nous avons choisi la colère et la division » a regretté cette femme de 47 ans, qui avait quitté en décembre 2022 le parti du président Joe Biden, pour se déclarer indépendante.

Cette décision avait renforcé l’image d’électron libre de l’élue.

Elle a plus d’une fois forcé Joe Biden, détenteur d’une très mince majorité au Sénat, à composer avec ses positions centristes et libérales, quitte à hérisser ses collègues démocrates.

L’annonce de Kyrsten Sinema vient quelques mois après celle d’un autre élu au profil comparable : le sénateur de Virginie-Occidentale Joe Manchin.

Ce dernier, positionné à la droite du Parti démocrate, avait fait savoir en novembre dernier qu’il ne se représenterait pas dans son État, terre minière et traditionnellement républicaine.

Kyrsten Sinema avait été élue en 2018 sénatrice de l’Arizona, qui n’avait pas choisi de démocrate à ce poste depuis trente ans. Elle est aussi la première femme à y avoir remporté une sénatoriale.

Selon la presse, ses chances de conserver son siège étaient de toute façon minces, face aux deux autres principaux prétendants : le démocrate Ruben Gallego et la républicaine Kari Lake, une protégée de l’ancien président Donald Trump.

L’Arizona est considéré comme un « État pivot » (« swing state »), susceptible de pencher démocrate ou républicain selon le scrutin, alors que d’autres sont considérés comme acquis à l’un ou l’autre parti – par exemple la Californie démocrate, et le Texas républicain.