(Washington) « Les républicains se soucient de la foi et de la famille » : une sénatrice conservatrice américaine a tenté dimanche de se défendre face aux parodies et aux accusations de mensonge qui déferlent depuis un discours prononcé jeudi depuis sa cuisine.

Le parti conservateur « s’intéresse à ce qui se dit autour de la table de la cuisine », a déclaré Katie Britt, élue de l’Alabama, sur Fox News, la chaîne de référence de la droite américaine, en justifiant la décision de s’adresser aux Américains dans ce cadre domestique.

Considérée jusque-là comme une étoile montante du Parti républicain, elle avait été chargée de prononcer la traditionnelle réplique de l’opposition après le « discours sur l’état de l’Union » du président américain.

Joe Biden avait utilisé jeudi cette allocution annuelle devant le Congrès pour attaquer son rival républicain Donald Trump.

Katie Britt avait riposté en critiquant la politique d’immigration du démocrate, et en disant son attachement aux valeurs traditionnelles, avec un ton douloureux et des mimiques qui lui valent d’être abondamment parodiée depuis.

« Ce soir, je passe une audition pour le rôle de la maman flippante », a par exemple lancé l’actrice Scarlett Johansson, dans une imitation pour l’émission Saturday Night Live.

Mensonge

« Je ne suis pas seulement une sénatrice. Je suis une épouse, une mère, et la connasse la plus cinglée sur le stationnement du supermarché », a encore dit l’actrice dans cette parodie qui comptait dimanche plus de 3 millions de vues sur le réseau social X.

La vedette, portant comme la sénatrice une croix autour du cou, a aussi mentionné une rencontre avec une femme victime de trafic humain et de prostitution forcée, relatée par Katie Britt jeudi.

« Le moindre détail est vrai, à part l’année, l’endroit où cela s’est passé, et qui était président à ce moment-là », s’est moquée Scarlett Johansson.

Jeudi, l’élue de l’Alabama avait parlé d’une rencontre avec une femme « livrée à la prostitution forcée par les cartels à l’âge de 12 ans », en donnant des détails sordides.

« Nous n’accepterions pas que cela se passe dans un pays du tiers monde. Nous sommes aux États-Unis et il est temps d’agir », avait-elle ajouté.

Le journaliste indépendant Jonathan Katz et des médias américains ont établi que cette histoire s’était passée au Mexique il y a 20 ans, et non aux États-Unis sous le mandat de Joe Biden.

« C’est répugnant de vouloir faire taire une voix qui nous dit ce qu’est la traite des êtres humains à visée sexuelle », a dit Katie Britt dimanche sur Fox News, sans répondre explicitement à ces accusations de mensonge.