(New York) Le sénateur démocrate américain Robert Menendez, déjà poursuivi avec son épouse par la justice dans une affaire de pots-de-vin impliquant l’Égypte et le Qatar, a plaidé lundi non coupable d’entrave à une enquête, un nouveau chef d’accusation imposé début mars par un juge new-yorkais.

Il s’agit de la troisième comparution de ce vieux routier de la politique américaine pour des audiences préliminaires devant le tribunal fédéral de Manhattan qui enquête sur son cas depuis des mois.

Son procès pour corruption présumée aura lieu le 6 mai à New York.

« Encore une fois, non coupable », a répondu le parlementaire du Parti démocrate au juge qui lui lisait son acte d’inculpation, a constaté une journaliste de l’AFP.

Son épouse Nadine Menendez, à ses côtés, a également plaidé non coupable.

PHOTO JEENAH MOON, ASSOCIATED PRESS

Nadine Menendez

Le sénateur est désormais visé par 16 chefs d’inculpation, dont ceux de corruption, trafic d’influence au profit du Qatar et de l’Égypte, d’avoir agi comme agent du Caire et, depuis le 5 mars, d’entrave à la justice.

M. Menendez aurait demandé à son ancien avocat d’induire les enquêteurs en erreur sur des paiements qu’il aurait reçus d’autres accusés dans cette affaire.

L’élu démocrate avait été accusé au départ de l’affaire d’avoir accepté avec sa femme entre 2018 et 2022 des « centaines de milliers de dollars » de pots-de-vin, en liquide ou lingots d’or notamment, en échange de son influence pour « protéger et enrichir » trois hommes d’affaires de son État du New Jersey en face de New York (Wael Hana, José Uribe et Fred Daibes) et pour soutenir le gouvernement égyptien.

L’élu de 70 ans, né de parents cubains qui ont émigré aux États-Unis, a toujours plaidé non coupable et est resté sourd aux appels à la démission émanant de son propre camp, celui du président Joe Biden.  

Il a toutefois renoncé fin 2023 à la présidence de la très influente commission des Affaires étrangères au Sénat.

Cette nouvelle inculpation intervient alors que l’un des trois hommes d’affaires, M. Uribe, a récemment plaidé coupable de certaines poursuites pour collaborer avec le parquet fédéral et tenter d’échapper à un procès pénal.