(New York) Donald Trump, dont le seul mandat turbulent à la Maison-Blanche a transformé le Parti républicain, mis à l’épreuve la résilience des institutions démocratiques aux États-Unis et menacé les alliances à l’étranger, dirigera le Parti républicain lors d’une troisième élection présidentielle consécutive après avoir décroché l’investiture de son parti à la présidentielle mardi.

Une revanche électorale entre M. Biden et M. Trump – la première entre deux présidents américains depuis 1956 – va presque certainement aggraver les divisions politiques et culturelles brûlantes du pays au cours des huit mois à venir.

Avec des victoires en Géorgie, au Mississippi et dans l’État de Washington, Donald Trump a dépassé le seuil de 1215 délégués nécessaire pour devenir le candidat républicain présumé. Il acceptera officiellement sa nomination lors de la Convention nationale républicaine en juillet, date à laquelle il pourrait se trouver dans la position d’être à la fois candidat à la présidentielle et reconnu coupable. Donald Trump a été inculpé dans le cadre de quatre enquêtes criminelles distinctes et son premier procès, centré sur les paiements versés à une actrice porno, devrait débuter le 25 mars à New York.

Le président Joe Biden a également décroché mardi l’investiture démocrate à la présidentielle avec une victoire décisive dans l’État charnière de Géorgie, surmontant les inquiétudes concernant son leadership au sein de son propre parti.

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Donald Trump

Ces victoires inaugurent ce qui sera probablement une campagne électorale générale extraordinairement négative qui risque d’aggraver les divisions politiques et culturelles brûlantes du pays au cours des huit mois à venir, alors qu’une revanche aura lieu entre les deux hommes politiques.

Dans l’ensemble, mardi marquait un moment décisif pour une nation pour le moins mal à l’aise face à ses choix en 2024.

M. Trump fait face à 91 chefs d’accusation dans quatre affaires pénales impliquant de la manipulation de documents classifiés et une tentative de renverser les résultats après les élections de 2020, entre autres crimes présumés. Il est également confronté à des questions de plus en plus pointues sur ses projets politiques et ses relations avec certains des dictateurs les plus dangereux du monde. M. Trump a rencontré vendredi, en privé, le premier ministre hongrois Viktor Orbán, qui a fait reculer la démocratie dans son pays.

M. Biden, 81 ans, s’efforçait de garantir à un électorat sceptique qu’il est toujours physiquement et mentalement capable de réussir au poste le plus important au monde.

Il est également confronté à des dissensions au sein de la base progressiste de son parti, furieuse qu’il n’en ait pas fait davantage pour arrêter la guerre d’Israël contre le Hamas à Gaza. Le mois dernier, dans le Michigan, un vote de protestation « non engagé » a récolté plus de 100 000 voix et s’est en fait assuré le soutien de deux délégués démocrates.

Avant le vote de mardi, des pancartes dispersées à travers Seattle ont exhorté les participants aux primaires à voter également « sans engagement », avec certaines pancartes indiquant : « plus de 30 000 morts. Votez le cessez-le-feu le mardi 12 mars. »

C’est à peu près la même chose en Géorgie, où les politiciens locaux et les chefs religieux poussent M. Biden à demander un cessez-le-feu à Gaza.

« L’outil le plus précieux dont nous disposons pour tenir ce président responsable de ses politiques néfastes est notre vote », a affirmé avant l’élection du 12 mars, Rami Al-Kabra, un Palestinien musulman américain et maire adjoint de Bothell, une ville située à environ 21 km au nord-est de Seattle.

Les rédacteurs d’Associated Press Hallie Golden à Seattle, Fatima Hussein à Manchester, New Hampshire et Jill Colvin à New York ont contribué à ce reportage.